top of page

Les Etats-Unis (5)

CHEZ DES AMIS À MIAMI... désolé..

AS : Non, vraiment, je suis désolé pour le titre mais je peux pas résister, les jeux de mots pourris c'est plus fort que moi... Il faut dire que je suis allé à bonne école puisque j'ai fréquenté les membres de La Gargote pendant plus de 3 ans... Enfin...

 

Je vous avais laissé à Atlanta, chez Becky et Stephen . Mais qui sont Becky et Stephen. Comme il me semble l’avoir déjà mentionné, Becky est la sœur d’Erin, elle-même la femme de Fred, lui-même le frère de Cécile, elle-même ma meuf. Stephen est le mari de Becky, ce qui est... plus simple.

 

Ils vivent à Canton, pas en Chine, à environ 60 Km au nord d’Atlanta. C’est une famille américaine assez typique… des films ou séries télé… Ils ont deux enfants, deux voitures, une grande et jolie maison dans un quartier résidentiel en grande banlieue d’une grande ville

et ils passent beaucoup de temps le matin et le soir dans les embouteillages pour se rendre et repartir de leur boulot. En plus, et cela ne gâche rien, ils sont très très sympas. Kaythlyn, leur petite fille de 3 ans et demi est toute mignonne et Bennett, leur petit garçon, serait un ange s’il n’était pas insomniaque et vocalement surdéveloppé… Non, je plaisante… De toute façon, quand je dors, à part 10 bonnes heures de sommeil, il n’y a pas grand-chose pour me réveiller…

 

Quoiqu’il en soit, Stephen s’attache mon amitié et ma reconnaissance éternelle dès le soir de mon arrivée chez eux en me cuisinant un de ces énormes steaks dont les américains ont le secret. Le lendemain, c’est repos, triage des photos et rédaction du précédent message de ce blog.

Le jour suivant, je m’en vais visiter un peu Atlanta. Les deux attractions touristiques de la ville que je ne veux pas manquer sont, par ordre d’importance évident :

 

1) Le monde de Coca-Cola

 

2) Le Martin Luther King Jr Center

 

Je passe donc une bonne heure et demie dans ce bâtiment ultra moderne, aux normes écologiques vertueuses (vertueusement mises en avant) à la gloire du Coca et de la Coca-Cola Company. C’est intéressant et parfois même assez drôle, notamment dans les salles de projections en 3D ou non (les sièges remuent et on vous asperge d’eau au moindre prétexte) où l’on nous montre différentes campagnes de pubs à travers les décennies. 

 

Je me rends ensuite au Martin Luther King Jr Center. C’est une sorte de musée géré par les rangers, donc probablement un parc national, à la mémoire du combat des noirs pour les droits civiques à travers les années 50 et 60, centré en particulier sur Martin Luther King.

 

C’est un peu plus intéressant que Coca-Cola mais, curieusement, ça attire beaucoup moins de monde… Je passe voir la maison natale du gars Martin, sa tombe (à 2 rues de là, pas chiant le bonhomme…).

 

Le quartier à été préservé pour montrer comment c’était à l’époque de la jeunesse de MLK. C’est tout mignon, mais je ne suis pas certain qu’ils avaient Internet dans ces petites maisons de bois…

 

 Je quitte ensuite Atlanta en passant, sans le faire exprès, par les coins huppés de la ville, et je constate sans surprise qu'ici non plus ce n'est pas la crise pour tout le monde.

Je repars le jour suivant en remerciant très cordialement mes hôtes pour le superbe accueil qu’ils m’ont offert. Aujourd’hui encore il fait très beau. Cela fait au moins 5 ou 6 jours que je n’ai pas vu un nuage… C’est plutôt bon signe… Je contourne Atlanta par l’ouest avant de bifurquer vers le sud-est. Le vent est avec moi et j’avance assez vite à travers la banlieue sud de la ville.

 

En fin de journée, après avoir passé Zebulon, j'arrive aux abords de Barnesville quand je vois une maison dont le terrain semble parfait pour accueillir un cyclorandonneur campeur de jardins. En effet, les proprios, d’une gentillesse absolue, me laissent camper là en me proposant une bonne assiette du ragoût qu’ils s’apprêtent à manger. Ils m’expliquent également que la maison a été construite par un émigré français en 1821. Le bonhomme en question avait pour nom Gachet et était de la famille du docteur Gachet, peint plus tard par Van Gogh. Un panneau devant la maison indique que c’est un lieu historique car le marquis de Lafayette, himself en personne de c’est lui et pas un autre, y a passé une nuit en 1825 alors qu’il rendait visite à Washington.

 

Paul, le proprio, complète la description de l’honorabilité de sa demeure en me racontant que pas un, pas deux, mais bien TROIS présidents des Etats-Unis ont également passé la nuit dans cette maison qui, il faut bien le dire, fut longtemps une sorte de relais sur cet itinéraire du centre de la Géorgie. Parmi les présidents dormeurs de cette demeure il y a tout de même mister 20 Dollars : Andrew Jackson… Quand même ,la classe pour cette maison qui, sans cela, ne serait resté que la bien simple bicoque de l’un des plus grands propriétaires d’esclaves ET de champs de coton du sud des Etats-Unis et qui organisait même des bourses aux esclaves derrière chez lui rapport à toute la place qu’il y avait… Bref, une bien jolie maison pour une bien pas si jolie histoire que ça…

 

Je visite donc la maison le lendemain matin avant de repartir. Les proprios ont laissé une grande partie de la maison avec du mobilier d’époque et des portraits de Lafayette. C’est très intéressant et j’ai la petite joie vaniteuse de me dire que je suis un privilégié de pouvoir visiter une sorte de musée privé…

Je repars ensuite en laissant cette charmante famille, toujours en direction du sud. Je traverse LA région des champs de coton. C’est vraiment très joli, depuis la route en tout cas. Le beau temps et le vent sont encore avec moi et j’en profite pour faire une journée de vélo peinarde mais efficace tout de même en termes de kilomètres (105). Le soir, je campe sur le terrain d’un gars qui vent du bois de cheminée. Lui habite à 3 ou 4 miles de là, à Perry, mais son chien, Fatbag (‘Sac de graisse’ dans le texte), reste avec moi sur ce terrain qui ne ressemble à rien. Fatbag est très gentil et affectueux. D’ailleurs, afin de me montrer son affection, il pisse sur ma tente aussitôt celle-ci montée… Heureusement, il ne boit pas autant que son maître et les dégâts sont limités…

Je repars le lendemain, toujours vers le sud-est. Les paysages s’aplanissent. Les couleurs des arbres sont toujours aussi belles et les lacs et rivières toujours aussi beaux et nombreux. C’est encore un peu cotonneux dans le coin et ce pour mon plus grand plaisir.

 

En fin de journée je suis à Wray où une famille dont je n’ai toujours rien compris à la composition (parents, femmes, amis, enfants, chiens, caravanes… Etc.) m’accueille gentiment sur leur terrain. Le gars de la maison, m’apporte même des énoooooormes et délicieuses côtes de porc pour le repas. Les enfants sont curieux et pas timides… Bref, les enfants sont formidables… ;-)

Le lendemain, je m’aperçois que l’adorable chien avec qui j’ai joué une partie de la soirée m’a piqué mon casque… Je le retrouve finalement pas très loin mais tout déchiquetté… Décidément, les chiens semblent m’en vouloir… Une fois de plus je ne peux me résoudre à lui en vouloir, je n’avais qu’à garder mon casque à l’intérieur de ma tente… Ceci dit, c’est tout de même un coup dur car je le trouvais pas trop ridicule pour un casque de vélo, ce qui est, vous serez d’accord, plutôt remarquable…

 

Me voici donc contraint d’acheter un casque pas très joli, tout blanc et je ne sais même pas s’il va correctement m’aller. Tant pis…

 

Je repars donc vers le sud-est, pour ce qui sera ma dernière journée entière en Géorgie. Eh oui, demain, c’est la Floride… :-)

 

En dehors de jolis reflets d'arbres morts dans un lac, La journée de vélo en elle-même n’a pas grand-chose de plus qu’hier : champs de cotons, relief de plus en plus plat, ciel bleu et vent favorable.

 

J’enchaîne donc les kilomètres sans demander mon reste et me retrouve le soir à Ricepond, à une quinzaine de borne de la Floride. Comme je ne trouve personne pour m’accueillir, je campe sauvage au milieu d’arbustes et de palmiers. Je sais que je ne suis pas loin d’une rivière mais je compte sur la discipline des crocodiles en me disant qu’ils doivent rester en Floride et ne pas venir en Géorgie… Je verrai bien demain si je me suis fais des mocassins en crocos pendant la nuit…

Aujourd’hui : LA FLORIDE. Vous, je sais pas, mais moi, je suis excité comme une puce. Quand même ! En temps normal, je n’ai pas d’attirance particulière pour cet état républicain comme pas deux, peuplé de vieux ricains en retraite que l’on a pas encore exproprié mais ‘poussez pas, y en aura pour tout le monde…’ et dont la capitale économique et touristique, Miami, est bourrée d’exilés cubains à qui je ne confierais pas mes T-shirt guévariens à laver sous peine de fortes représailles et d’embargo économique… Mais, il faut dire que là, après quelques milliers de kilomètres à vélo, plus d’une nuit sur deux sous la tente, parfois par de très basses températures, le tout sur les 3 mois passés, j’ai quelques raison d’être content à l’idée d’entrer dans le fameux ‘Sunshine State’.

 

Malheureusement, la journée ne commence pas très bien puisqu’il se met rapidement à pleuvoir. Certes, c’est de la pluie tropicale, il fait quand même assez chaud, mais quand même, merde, la pluie ! En plus le vent est contre et ce qui devait être une journée de vélo assez géniale se transforme en une journée pas loin d’être médiocre. Quoiqu’il en soit, j’entre en Floride et c’est quand même ça le principal.

 

Le soir, après 120 bornes, je campe dans un parc national sur Little Talbot Island. Je peux donc prendre une bonne douche et faire un peu sécher mes affaires.

Je repars le lendemain matin sous un soleil et un vent radieux ! Voilà ! Enfin ! C’est un peu comme si je n’étais entré en Floride qu’aujourd’hui… Malgré tout, je ne boude pas mon plaisir et dévale les kilomètres en arborant une large banane en travers du visage.

 

C’est le début, pour moi du moins, de la route A1A. En gros, la route A1A est la route quasi unique d’une bande de sable dont la largeur varie de 100 m à 2 ou 3 Km et qui longe la côte de Floride sur quasiment toute la longueur. Cette ‘bande de sable’ est séparée du continent par une rivière dont la largeur varie elle aussi dans des proportions similaires.

 

Bien sûr, la fameuse ‘bande de sable’ est habitée sur une grande partie de sa longueur. Plus l’on se dirige vers le sud, et plus cela semble huppé.

 

De temps en temps la ‘bande de sable’ s’interrompt et il faut prendre un pont vers le continent avant de traverser l’embouchure d’un fleuve et reprendre un autre pont vers la fameuse ‘bande de sable’. En tout cas, au niveau orientation, y a peu de chances de se paumer…Comme il fait vraiment très beau, je ne résiste pas à l'idée de vous faire une petite vidéo rien que pour vous...

Ce premier soir d’une journée passée à longer l’océan, je ne trouve pas d’endroit où demander à planter ma tente. Je campe donc une fois de plus au milieu d’une végétation d’arbustes tropicaux avant de repartir le lendemain matin, toujours vers le sud.

Vers 14H je suis à Edgewater et je passe voir l’un des 2 chasseurs qui m’avaient accueillis dans leur cabane au Canada (true story) à la mi-septembre. Comme à l’époque il ne m’avait pas caché qu’il doutait de me voir arriver vivant en Floride après avoir traversé des ville aussi ‘mauvaise’ que Chicago, Détroit et New-York, je me fais un plaisir d’aller lui prouver qu’il avait tort… Oui, je sais, je suis un peu mauvais des fois… ;-)

 

J’emprunte l’A1A qui traverse un parc national juste au nord du Cap Canaveral et je longe ensuite cette mythique base de la NASA depuis le continent.

 

j'y croise quelques armadillos dont l'un, complètement bigleux, ne s'aperçoit même pas que je suis là et lque je le filme... Il vient presque dans mes pattes... Hallucinant !

En fin de journée, je rencontre deux américains à vélo : Jasper et Jimmy.

 

Ils viennent du nord, Wisconsin et Minnesota. Ils sont partis de Madison, Wisconsin, il y a 2 grosses semaines et ont fait une partie du chemin en voiture. Comme ils ont l’air bien sympa, je me joins à eux pour finir la journée de vélo. Nous atterrissons ensemble derrière une église dont l’un des responsables nous autorise à camper là.

 

Nous profitons de la soirée pour faire plus ample connaissance. Jimmy est guide de kayak de mer et a pas mal voyagé et Jasper, je n’ai pas bien capté ce qu’il fait, mais je crois qu’il m’a parlé de cours de kite surfing. Ils se sont pris quelques semaines pour descendre jusqu’à Key West, la pointe de la Floride.

Le lendemain matin, je leur confirme qu’ils sont bien gentils mais qu’ils vont vraiment trop vite pour moi. En plus, ils sont pressés et veulent arriver sur Miami dans deux jours (soit dit en passant c’est 300 Km, faisable mais un peu rude…). De mon côté, la personne qui m’héberge à Miami, Heather Allen, une amie de devinez-qui ? Erin, eh oui… Ne peut me recevoir avant le 21, dans 3 jours donc. Nous nous séparons donc en nous souhaitant bonne chance et en espérant se croiser à nouveau un de ces jours.

 

Je continue pour ma part, toujours sur l’A1A, en direction de Miami, avec un vent de côté maintenant, tranquillement mais sûrement. La preuve...

En fin de journée, le ciel est menaçant et je me sens un peu las. Il faut dire que mes 3 dernières étapes m’ont vu accumuler 407 Km. Résultat, je m’offre un motel pour la somme faramineuse de 35 USD soit environ 27 Euro, y a pire…

Le lendemain, surprise, après seulement une quinzaine de kilomètres, alors que je fais ma pause Internet dans une chaîne de restaurants américano-écossais, je vois débarquer mes doubles-J. Moi qui les croyais au moins 30 miles devant moi… Il se trouve que leurs plans ont un peu évolué. Ils sont maintenant beaucoup moins pressés et ont donc moins roulé hier.

 

Nous reprenons donc la route ensemble. Je me mets dans leurs roues et profite de leur aspiration TOUTE la journée. Cela me permet, en dépit d’un vent de moins en moins de dos et de plus en plus de côté, de tenir une moyenne de 26 Km/h sur une étape d’environ 120 Km. C’est un record pour moi.

 

Nous profitons d’une pause pour faire un brin de baignade dont je vous mets ici une vidéo… Je tiens à préciser que je fais EXPRES de me gaméler dans l’eau tout au début de la vidéo… ;-)

Le soir, nous profitons du fait d’être 3 pour partager une chambre dans un motel pour encore moins cher qu’hier soir.

Le lendemain, avant de quitter le motel, j'aperçois deux perroquets verts dans un palmier au dessus de notre chambre. Ça sent vraiment les tropiques...

 

Nous continuons ensemble en direction de Miami où nous arrivons en fin de journée après une bonne saucée en plein milieu de l’après-midi et 135 Km au compteur.

Je laisse mes sympathiques compagnons des 2-3 derniers jours et me rends chez Heather et Glenn.

 

Ils vivent avec Willy, leur chien, à environ 15 Km du centre de Miami, près de l’université, dans un quartier résidentiel lui aussi typique de la région… Ils sont, évidemment, extrêmement sympathiques.

Le lendemain de mon arrivée chez eux, je me rends dans le centre pour visiter un peu et essayer de de récupérer des infos sur le moyen de me rendre par bateau jusqu’à Cancun… Je fais chou blanc et dois commencer à envisager la solution aérienne… Pas cool…

Je retrouve ensuite Glenn devant l’American Airlines Arena pour assister à un match de basket de NBA entre l’équipe du moment : les Miami Heats de Lebron James et les Indiana Pacers de… l’indiana… 

 

Vivre un match de basket américain est l’une des expériences que je voulais vraiment faire, les 3 autres étant : un match de foot américain, une partie de baseball et un match de Hockey.

 

Bon, pour le basket je suis content car j’ai vu l’équipe médiatique du moment (gros transferts récemment, grosses attentes…) et le spectacle hors basket, dans les tribunes et pendant les pauses valait vraiment la peine (et les 30 dollars du billet d’entrée). En revanche, les Heats ont joué leur plus mauvais basket de la saison et se sont lamentablement inclinés à domicile 78 à 93 face au Pacers. Heureusement, tout étant bien qui finit bien, on a eu le droit à l'inévitable demande en mariage à la mi-temps.

Aujourd'hui, je me rends à Miami Beach, pour voir vraiment ce que ça donne.

Aujourd'hui c'est le jeudi 25 novembre 2010. Ici, aux Etats-Unis, c'est (probablement) la plus grosse fête de l'année, encore plus que Noël entends-je parfois dire : Thanksgiving. Bien sûr, la plupart d'entre vous le savent mais pour ceux qui l'ignorent ou l'ont oublié, c'est un peu le moment pour nos amis les ricains (qui, rappelons le, tel Michel S. dans son premier tube, s'ils n'étaient pas là nous serions TOUS en Germanie...) de remercier la nature, Dieu, les amérindiens de la région de Plymouth (que je visitai, jadis, il y a 2 mois...) pour la première récolte de leur établissement colonial en 1621-22. Même à Miami, qui n'est pourtant pas la ville la plus zétazunienne du pays, ça à quand même l'air d'une sacrée affaire cette histoire...

Le matin, avant de recevoir les invités, Glen m'emmène voir le club de sport auquel Heather et lui sont inscrits car il se situe dans une espèce de bâtiment historique super joli avec une immense piscine.

 

Il m'explique qu'il y a quelques temps il a vu coups sur coups les deux frères du précédent (et toujours un peu le chouchou des français et du reste du monde) président des Etats-Unis, GW Bush. En effet, rappelez vous, L'élection truquée de 2000 avec les bulletins à recompter... Mais non, pas Tiberi, ça c'est chez nous, dans notre démocratie à nous... Eh bien c'était bien en Floride dont Jeb Bush, le frère du sus-nommé George W. était le gouverneur. En fait, ce centre de sport est en même temps un truc hyper select et en même temps un truc ouvert aux gens normaux comme Heather et Glen... C'est bizarre mais c'est comme ça... Quoiqu'il en soit, après avoir vu passer devant mes yeux ébaïs à même pas 10 mètres le cortège présidentiel de l'actuel président (c'était fin octobre à Washington, je vous ai pas raconté ? ;-), me voici en presence, tout dégoulinant de sueur dans son T-shirt rouge (serait-il communiste ? meuh non, ici le rouge est la couleur des républicains), de Môssieur l’ex-gouverneur de Floride et toujours frère du precedent maître du monde. Ça vous fait une bel jambe, eh ben pas autant qu’à moi… Hé ! Hé ! déjà 7000 Km. au compteur les enfants, alors au niveau jambe…

Une fois rentrés à la maison, je veux dire chez Glen et Heather, les invités arrivent et je passe avec eux un excellent Thankgiving. Il faut dire que le niveau est plutôt correct. Il s'agit principalement de profs de fac, des collègues d'Heather qui, elle, est en quelque sorte responsable de l'UFR de Français de l'Université de Miami.

Le lendemain je reprends la route avec pour objectif d'atteindre Key West, à 260 Km. de là en deux jours. Si le vent continue de soufller dans le même sens que les jours précédent ça devrait le faire facilement.La sortie de Miami est un jeu d'enfant car j'emprunte une piste cyclable le long d'une route spécialement dédiée aux bus. Je m'avale comme cela les 45 premiers kilomètres qui m'amènent à l'entrée des keys. Mais que sont les "keys" vous demandez-vous plein de bon sens ? Eh bien il s'agit de petites îles non montagneuses, toutes plates, un peu comme des bancs de sable, souvent tout en longueur, et que l'on trouve en pagaille dans les Caraïbes. En espagnol on dit : "cayo" et en français je ne sais pas... Il y en a toute une tripotée depuis la pointe sud de la Folride et qui s'étend vers l'ouest, vers l'intérieur du golfe du Mexique, jusqu'à Key West. Et vous savez quoi ? Ils ont construit une route et des ponts jusqu'au bout, jusqu'à Key West, sur environ 200 Km. C'est quand même impressionant.

Bon, globalement, la première journée n'est pas renversante car l'on ne voit presque pas la mer, à par lorsque l'on franchit un pont, mais il y en a peu et les keys sont très longs et très rapprochés les uns des autres. Enfin, c'est quand même sympa, d'autant que le vent est au rendez-vous de mon dos...

 

Je plante la tente derrière un tas de pièges à poissons pour ne pas être découvert, sur West Cumberland Key, et m'endort tranquillement. Il faut dire que les keyx ne font parfois que quelques mètres de large et qu'ils se résument de plus en plus à mesure de ma progression vers l'ouest, à une route bordée d'un peu d'herbe et de palétuviers ou autres arbres humides... Je suis donc plutôt content d'avoir trouvé un endroit pour camper sauvagement... D'autant que vous l'imaginez, les prix sur les keys sont hors d'eux-mêmes...

Le lendemainm c'est beaucoup plus cool. Il fait plus beau qu'hier, les ponts s'allongent et j'arrive rapidement au "7 miles bridge", qui, surprise, mesure 7 miles (environ 11 kilomètres). L'avantange c'est que, une fois n'est pas coutume, je fais un peu du vélo au milieu de la mer... 

 

J'en profite pour filmer et photographier une raie aigle magnifique et quelques pélicans et autres plumidés... (je suis quasiment sûr que ce mot n'existe pas, mais si c'est le cas, je pense qu'on devrait le ratifier...). Je prends en outre quelques photos d'iguanes dont un joli tout orange...

 

Et puis, finalement, vers 17 H j'arrive enfin à Key West. Il faut dire que mon but était d'arriver AVANT le coucher de soleil pour pouvoir y assister car c'est là l'intérêt majeur de l'endroit. 

Bon, les keys c'est joli, les ponts sont impressionnants, les raies sur le côté... des ponts bien sûr... (désolé, il fallait que je la fasse avant qu'un Nicolas Zwirn ou autre hongrois du même acabit ne s'empresse de la faire...), pareil, super tip-top, mais, franchement, le fameux "plus beau coucher de soleil du monde" (j'aurais dû me méfier encore plus que cela), il valait pas tripette. L'endroit... Que dis-je ? Qu'écris-je, THE endroit où l'on peut observer le phénomène quotidien est littéralement gavé de touristes (moi compris... snif), ce qui gâche un peu le plaisir. Peut-être n'ai-je pas eu de chance ce jour là, mais je l'ai trouvé bien banal moi ce coucher de soleil. 

 

Je repars donc de Key West un peu déçu par le coucher de soleil et de ne pas avoir trouvé un lieu où dormir pour pas trop cher. Je suis maintenant inscrit sur www.warmshowers.org, un site qui mets en relation des voyageurs à vélo (c'est moi :-) et des gens qui sont prêts à héberger des voyageurs à vélo. J'envoie un mail, trop tardif pour avoir une réponse, à un gars de Key West et me retrouve à 23H , après avoir attendu la réponse 3 heures au Mc Do (ouhhhhh !), à devoir chercher un endroit où poser ma tente. Je ressors donc de Key West et parcours une dizaine de bornes avant de me tenter dans un endroit improbable en bordure de la route principale, sous un ancien panneau publicitaire.

Le lendemain, mon but est de rentrer sur Miami en une journée en combinant vélo-stop (ouim je ne compte pas me retaper les 260 Km en sens inverse et CONTRE le vent) et vélo tout court. Le stop fonctionne bien jusqu'à ce qu'il ne fonctionne plus, c'est à dire en début d'après-midi où je suis encore à une centaine de bornes de Miami. Heureusement, et le malheur des uns fait le bonheur des autres, un accident se produit... Je dis heureusement car le bouchon qui s'ensuit voit s'immobiliser devant moi un bus qui se rend dans ma direction et qui me permettra de choper un autre bus à Florida City pour Miami. Je prends donc ce bus et enchaîne avec le bus de Florida City. 

Dans ce bus il m'arrive un truc pas banal. En effet, un petit vieux avec une tête bizarre, s'asseoit près de moi et commence à fouiller dans son portefeuille. Or, que vois-je dans le dis portefeuille ? Une photo du Che. Mais pas n'importe laquelle. Il s'agit de l'une des deux dernières photo du Che vivant. Ma curiosité étant plus qu'attisée par la présence de cette photo dans le portefeuille d'une personne de la génération du Che j'engage la conversation en lui demandant pourquoi il a cette photo avec lui. La réponse me prend par surprise, c'est le moins que l'on puisse dire. En effet, il m'explique que c'est parce que c'est lui, sur la photo, à gauche du Che. Il me dit qu'il fait partie des gens qui l'ont attrapé. Je lui demande s'il est bolivien (car ce sont des unités de "bérets verts" boliviens formés par les ricains, qui s'ils n'étaient pas là... qui ont capturé le Che est ses hommes) mais il me réponds qu'il est cubain et qu'il y avait des des cubains parmi eux, ce qui est avéré.

Bon, sur la photo il a 43 ans de moins, donc je n'arrive vraiment pas à être sûr que c'est vrai ou si c'est tout simplement du pipeau... Il me montre sa carte de militaire avec une photo de lui bien plus jeune et c'est vrai que la ressemblance est plus marquante avec la photo du Che... Quoiqu'il en soit, je continue de lui poser des questions et lui de me répondre. Il me dit qu'il a longtemps travaillé pour la CIA à travers l'Amétique Latine. Il me confirme également qu'aujourd'hui, malgré tout, il vit très chichement à Miami. Je lui demande alors ce qu'il pense aujourd'hui, avec le recul, de ce moment "historique" et de son implication dedans. Il m'affirme alors plein de vigueurs qu'il est enchanté d'avoir participé à ça et que le "meilleur" moment fut l'exécution du Che.

De mon côté, les choses s'embrouillent un peu dans ma tête. voilà que j'ai une conversation, sur un mode plutôt chaleureux, avec un gars qui non seulement déteste le Che, mais qui, en plus, a probablement (si son histoire est vraie) participé à sa capture et à son assassinat. Et même s'il n'était à l'époque qu'un militaire aux ordres, il semble qu'il était en parfait accords avec ses supérieurs. Malgré tout, je n'arrive pas à le mépriser (comme je l'aurais surement fait il y a une dizaine d'années) ni à le haïr et vouloir qu'il se fasse renverser par un vélo surchargé de sacoches rouges peu après sa descente du bus... Il faut dire qu'aujourd'hui c'est un papy de 83 ans souriant et aimable avec moi

 

J'ai vraiment l'impression que je veillis moi...

Bon, je rentre et retrouve Glen, Heather et Willie (le chien de la maison) et leur raconte mes aventures des 2 derniers jours. Le lendemain est une journée consacrée à l'empaquêtement de mon vélo car demain c'est l'avion pour Cancun.

 

Et demain, nous y voici d'ailleurs. L'avion part de Fort Lauderdale et c'est donc Glen qui, pour parachever la gentillesse, m'emmène en voiture jusqu'à l'aéroport (peut-être veut-il être certain que cette fois-ci, je m'en vais pour de bon, pas comme lorsque je suis parti sur les keys pour revenir le surlendemain...;-).

 

L'enregistrement, que je redoutais, tout comme le vol, se passent sans encombre (seulement 30 USD en extra pour le vélo, le tout sur un billet valant à peine 113 USD à la base). Mon pliage du vélo façon Yoyokiveupakonluirefuzelembarkement a fonctionné une fois de plus. Et, après 1H40 de vol, me voici à Cancun.

Bon, puisque certains s'en inquiètent toujours et puisque c'est devenu le sujet de préoccupation d'une bonne partie d'entre vous, bien devant la guerre à venir entre corréens de Made in et corréens du rouge, ou le calcul de l'âge de votre retraite au siècle prochain, je tiens à vous rassurer, mes genoux vont bien... Sauf le droit qui est toujours un peu enflé... L'enflure...

bottom of page