L'Amérique du Nord et Centrale à vélo
Les Etats-Unis (9)
Un Grand Canyon près duquel Yoyo zona
Déjà, je suis en vue du magnifique Lac Powell. Je dis magnifique parce que, autant du côté de Hite c'était beau, autant là, vers Page, c'est encore plus beau. L'eau est d'un bleu exceptionnel qui se marie parfaitement avec les roches blanches, beiges, grises et rouges qui l'entourent. Je fais même un léger détour afin de longer le lac et le voir ainsi de plus près.
Je dépasse ensuite la ville de Page avant de trouver un terrain avec quelques vaches où je décide de planter ma tente, toujours en retrait de la route, afin d'être le plus discret possible.
Je repars le lendemain en direction de Cameron (le village, pas l'actrice...). Les paysages sont dans la continuité de ce que j'ai vu jusqu'à présent. Ceci dit, comme le temps est un peu maussade aujourd'hui, même les prémices du Grand Canyon ne parviennent pas à rendre cette journée aussi intense que les précédentes (et, probablement, les suivantes). Je suis donc à Cameron en fin de journée et j'y trouve un camping très rudimentaire et donc très peu cher.
Aujourd'hui est un grand jour ! Je vais ENFIN voir le Grand Canyon. La plupart des gens qui l'ont vu ne tarissent pas de superlatifs à son égard. On va bien voir ce qu'on va voir. Mais d'abord, il me faut me taper un dénivelé d'environ 1000m sur une cinquantaine de kilomètres. C'est donc ce que je fais : je grimpe sur cinquante bornes. Doucement, mais sûrement. Mais quand même, vachement doucement parce que, bon, ça grimpe quoi !
Mais une fois en haut, mes amis... Une fois que j'ai grimpé ces maudits cinquante kilomètres... La récompense est bien là. Le Grand Canyon, grandiose. C'est tellement impressionant, magnifique, fabuleux, que, si j'avais su à quel point ce qui m'attendait était extraordinaire, j'aurais bien grimpé le double de kilomètres pour le voir. Ce trou béant, multicolore, au fond duquel coule le Colorado, c'est.. c'est... c'est tout simplement incroyable. Et pourtant, j'en ai vu dans ma vie des trésors de la géographie terrestre... Mais là, tout de même...
Bref, les photos parlant mieux qu'on long discours..
Une fois arrivé au dermier belvédère, juste au nord de Tusayan, après avoir profité une dernière fois du merveilleux spectacle qui s'offre à moi, je reprends la route pour quelques kilomètres afin de trouver un camping et me prendre une bonne nuit d'un repos bien mérité.
Je reprends la route le lendemain pour entamer ma descente vers Seligman. Le principe de la jouréne étant de rejoindre plus au sud la Route 66, un petit tronçon bien sûr, et de me diriger ensuite plein ouest, vers le Nevada. C'est chose faite au bout d'une journée tranquille, ensoleillée, on est en Arizona tout de même, avec un peu plus de 100 Km au compteur.
Je me prends un emplacement dans un camping et peu ainsi utiliser les machines à laver dont mes affaires ont fort besoin.
Le lendemain, j'enchaîne avec une autre journée de vélo à travers des paysages arides et peu pentus. La route est droite, très droite... Je suis à Kingman, dans un autre camping, le soir même.
L'objectif de la journée suivante est le Nevada. En effet, je ne me trouve plus qu'à 120 Km de la frontière avec cet état synonyme de jeux de hasard. 120 Km, c'est à la fois beaucoup et pas beaucoup. Pas beaucoup quand je me dis que j'y serai ce soir. Mais beaucoup quand je vois le vent et la pente que je dois affronter tout au long de la journée, sur des routes rectilignes où me doublent de nombreux et très gros RVs (vous savez, les fameux camping-cars américains de la taille d'un autobus européen...).
Les paysages sont toujours arides, sableux et parfois un peu montagneux... Cllineux devrais-je plutôt dire... Un détail retiens néanmoins mon attention sur ce trajet : un panneau publicitaire géant vantant les mérites d'un modèle de fusil automatique (une mitraillette quoi...) et invitant le client potentiel à venir l'essayer en magasin... Classe !
En fin de journée, je franchis le pont juste en aval du barrage (le Hoover Dam) marquant la frontière entre Arizona et Névada. Je suis accueillis par un casino et son enseigne lumineuse affichant un message de soutien aux troupes américaines engagées sur divers "théâtres d'opérations" à travers le monde pour aider le Bien et la Liberté (mais aussi ESSO, EXXON, et HALLIBURTON) à triompher du mal et de la pourriture communiste (et obtenir des marchés et autres concessions pétrolières pour nos amis de la parenthèse précédente...).
Une quinzaine de kilomètres plus loin, je suis sorti de Boulder City mais je n'ai ni la force, ni l'envie de pousser jusqu'à Las Vegas, encore 60 Km plus loin, et je plante donc (façon de parler, le sol est très rocailleux) ma tente entre la route et la voie ferrée, toujours à l'abri des regards.
Bon, aujourd'hui est un autre "grand jour". Aujourd'hui j'arrive à Las Vegas. En fait, je ne suis pas très loin. En poussant un peu, j'aurais même pu arriver hier soir dans cette autre ville qui ne dort jamais, mais il paraît que les prix des hotels grimpent de manière totalement déraisonnable durant le week-end... Et hier, c'était samedi... C'est pourquoi j'ai planifié mon arrivée à Vegas aujourd'hui : dimanche... Pas con le mec...
Je franchis un petit col et suis rapidement en vue du strip, ce fameux boulevard le long duquel sont amassés les casinos les plus insensés les uns que les autres.
Enfin, avant d'arriver dans le centre, je dois encore franchir quelques échangeurs autoroutiers assez sympas... Quoiqu'il en soit, je parviens sans trop de bobos à rejoindre le fameux strip.
Comme il est encore tôt, je décide de tourner un peu en ville avant de me rendre à mon hostel. Je peux ainsi admirer le Bellagio est son bassin aux fontaines impressionnantes, quelques autres casinos bien kitchous et, bien sûr, le fameux Paris et sa Tour Eiffel à l'échelle un-demi. Je me sens un peu à la maison...
Je me rends ensuite à mon hostel qui se trouve dans le "centre historique" de Las Vegas. Comme ça on pourrait croire que c'est sympa... Mais en fait, il s'agit du quartier des chapelles où l'on se marie à la va-vite et des sex shops... Bon, à 17 USD la nuit (14 Euros), je ne vais pas faire le difficile.
Je retourne en fin de journée dans le centre, sur le strip en fait, et atterris par le plus grand des hasards dans le casino O'Sheas. Un tournoi de poker à 45 USD vient de débuter. Ils ne sont pas nombreux, une dizaine de participants seulement, mais comme ils acceptent les retardatères jusqu'à la fin du premier niveau, soit 20 minutes, je m'inscris donc à ce tournoi. Manque de bol, comme justement il ne sont que dix, je dois encore attendre que quelqu'un se fasse sortir pour entrer dans le tournoi, c'est la procédure ici... Quelques minutes plus tard, un malheureux se fait sortir et je peux ENFIN m'asseoir à mon premier tournoi de Vegas. Rassurez-vous, je ne vais pas vous faire le déroulé de tous les tournois auxquels j'ai participé durant mes 5 jours à Las Vegas, d'abord parce que ce serait trop chiant pour vous, et ensuite, parce que je ne m'en souviens évidemment pas... Quoiqu'il en soit, pour le coup qui vient, mon premier tournoi mérite tout de même que je m'y attarde un peu.
Je reprends donc au moment où je prends place dans le tournoi. Je laisse passer quelques mains inodores avant de suivre une big blind non augmentée avec une ridicule paire de deux... Le flop tombe : 2 - 6 - 2 . Sur la première main que je joue lors de mon premier tournoi à Vegas, je viens de flopper un carré de 2. La suite est encore plus drôle. deux personnes qui parlent avant moi parient leur tapis. En voyant le premier, que je couvre, je suis désolé pour lui car même s'il ne le sait pas encore, son tournoi vient de s'achever avec ses mots : "All in"... Bref, je floppe un carré sur ma première main et récupère deux tapis... La classe intégrale quoi ! Bon, au final, je termine troisième et fais donc la bulle puisque seuls les 2 premiers sont payés : En même temps, je m'en fiche un peu, parce que, dès le premier soir, j'ai déjà mon "anecdote de Vegas"...
Je ne vous dirais pas combien j'ai perdu, ou gagné, ou surtout perdu... mais ma plus grande victoire restera de n'avoir pas dépensé plus que le budget que je m'étais fixé, ce qui est déjà très bien...
Ceci dit, à part des tournois de poker je n'ai pas fais grand chose d'autre sur place. Un petit tour photographique de nuit, parce que quand même, Vegas est surtout une ville nocturne, et je rentre à l'hostel, (ou je vais jouer un autre tournoi).
Et finalement, le vendredi matin, je quitte Las Vegas en direction de Los Angeles. Je profite de cette journée de vent de l'est pour engranger le maximum de kilomètres car je sais très bien que ce répit ne va pas durer et que le vent d'ouest ne va plus me lâcher jusqu'à la côte. En sortant de la ville je passe devant le Luxor, que je n'avais pas encore vu, et apprécie son kitch à sa juste valeur...
Pour le coup, en terme d'orientation, ce n'est pas trop compliqué de quitter Las Vegas... C'est tout droit...
Rapidement, j'atteins la limite du Nevada et de la Californie.