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La Mexique (3)

On irait au Nord...

Me revoici en route. Je vous avais laissé à San Cristobal, prêt à repartir vers le nord et les Etats-Unis. Je repars donc de bon matin pour une journée de descente en direction de Tuxtla Gutierrez, la capitale du Chiapas. Tuxtla n'est pas spécialement une jolie ville, on peut même dire sans crainte de trop se tromper que c'est assez moche... En revanche, le chemin qui y mène est plutôt agréable, d'autant qu'après les 20 premiers kilomètres de montée, c'est de la descente pendant environ 50 bornes, avant de remonter sur les 15 derniers... Bref, une journée bien sympa.

En revanche, le lendemain, c'est une autre histoire... Ca commence par une montée qui n'en finit pas vraiment et qui dure toute la journée, mais en plus, ça continue par du brouillard et de la pluie. Bref, un peu une journée de daube...

 

En plus, le vent n'est pas vraiment avec moi, et c'est un euphémisme. Je termine après un peu plus de cent kilomètres, complètement trempé, dans le petit hameau de Malpasito. Je trouve une famille qui loue une petit cabane dans son jardin et j'en suis ravi car ça me permet de me sécher un peu ainsi que mes affaires. Ayant récupéré une pièce de rechange pour mon réchaud à pétrole je peu faire sécher mes vêtements au dessus...

Je repars le lendemain et suis heureux de constater que le temps s'améliore. je descends tout doucement vers la côte, tellement doucement d'ailleurs que je ne m'en rends même pas compte, et quand je m'aperçois que je suis au niveau de la mer je suis un peu déçu de ne plus rien avoir à descendre. Quoiqu'il en soit, je trouve une chambre sur la place centrale de Las Choapas, petite ville de la région.

Le lendemain est encore une journée un peu morne, principalement consacrée à faire du vélo et progresser vers le nord... Après avoir frolé la ville de Coatzacoalcos par le sud, je bifurque vers l'ouest en direction d'Acayucan où je passe la nuit.

 

Le jour suivant, les paysages commencent à être de nouveau agréables. Il faut dire que je me traverse quelques petites montagnes et passe près d'un joli lac du coin, avant de redescendre vers la côte du Golfe du Mexique.

Je dors à Cabada, avant de repartir le lendemain pour une étape très plate mais assez longue en direction de Veracruz. J'y suis le soir même et dois me contenter d'un hotel plutôt cher...

Après cette semaine de vélo assez intense, je choisis de me prendre un jour de repos à Veracruz. J'en profite pour ne rien faire du tout, même pas visiter la ville qui ne m'a pas l'air très attractive..

 

Et je repars, le surlendemain donc, toujours en direction du nord. C'est un peu compliqué pour sortir de la ville, avec toutes ces autoroutes, mais je m'en sors finalement pas trop mal et suis à présent sur la route de Papantla où je suis attendu demain.

 

En effet, je ne sais pas si je vous ai déjà parlé de Warshowers.org... Il s'agit d'un site Internet du même type que CouchSurfing, dont le principe est de s'inscrire sur le site pour signifier aux gens qui font un voyage à vélo que l'on est disposé à les accueillir et les aider comme on peut s'ils passent près de chez soi. l'outil principal, sur le site, est une carte où l'on peut voir où se trouvent les "hôtes" potentiels sur l'itinéraire que l'on compte emprunter. Ensuite, il n'y a plus qu'à contacter les gens par e-mail et attendre une réponse, normalement positive, et hop, on a un hébergement.

 

C'est donc ce qui m'arrive en ce moment. Je suis à une journée de vélo de Papantla, à Emilio Carranzas et demain, à Papantla même, un couple d'américain ayant ouvert une pizzeria sur place m'attend avec un bon lit et une bonne douche... Et de bonnes pizzas...

Je me dévore donc les 100 et quelques kilomètres de l'étape du jour et suis accueilli comme un roi par la Funky Monkey Family (c'est le nom de l'hostel qu'ils tenaient avant, à Las Vegas, lorsqu'ils y vivaient). Je ne connais ces gens par Internet que depuis 3 ou 4 jours, et les voilà qui m'offrent une pièce avec un lit, une salle de bain et toutes les pizzas que je peux m'enfiler... Bref, c'est un peu que du bonheur. La famille se compose d'Antonio, Jessica et de leur deux enfants, des jumeaux : Sofia et Antonio Jr.

Le jour suivant, ils m'emmènent visiter les ruines de Tajìn à une dizaine de kilomètres de là. Les ruines sont assez belles et souvent très bien préservées. L'endroit me rappelle Palenque et bien qu'il ne soit pas aussi connu, ce site archéologique vaut autant la visite que Palenque. 

 

Le clou du spectacle reste tout de même los voladores... C'est une tradition de la région... 4 gars en tenues traditionnelles qui tournent autour d'un grand poteau en haut duquel un cinquième joue du pipau. Les 4 gars sont attachés par les pieds par une corde qui se déroule peu à peu et qui les fait se rapprocher du sol à chaque tour. C'est vraiment impressionnant.

Le lendemain, je quitte mes hôtes en les remerciant très chaleureusement de leur superbe accueil et repars en direction du nord. Mon but du jour est la ville de Naranjos. Le seul incident notable de la journée réside dans l'absence du d'un pont en fin de journée. Il me faut donc traverser en évitant de poser les pieds dans l'eau. J'arrive ensuite sur Naranjos où je trouve un hôtel pas trop cher.

Je repars le lendemain pour Tampico. Encore une étape sans grand intérêt si ce n'est celui de progresser vers le nord et donc de me rapprocher de la frontière avec les Etats-Unis. La bonne nouvelle du jour c'est le prix de l'hôtel en plein centre de Tampico : 130 Pesos, genre 8,5 Euros. 

Et j'enchaîne les quatre jours suivant par d'assez longues étapes (110, 125, 142 et 167 kilomètres) qui vont me mener de l'autre côté de la frontière. En gros, je traverse des paysages assez arrides sous un soleil de plomb. Le soleil ne me dérange pas et le vent est avec moi. Le premier jour je dois affronter une piste de terre sur environ 50 kilomètres mais à part ça, tout est bon...

 

Je croise même un paysan au bord de la route (et du champ d'oignons...) qui attends un hypotétique transport...

 

Je fais étape à Aldama.

Soto La Marina

et San Fernando de las Presas avant d'entamer ma dernière journée mexicaine. Le vent est très fort et souffle vers le nord... Bingo ! En partant à 8 H du matin je suis à la frontière avec les Etats-Unis vers 16 H. Je viens de traverser une plaine incroyablement plate sur environ 130 kilomètres en à peine un peu plus de 6 heures de vélo (pause repas non comprise...). Merci Eole !

 

Le passage de la frontière est un peu délicat car lors de ma sortie le 30 novembre dernier, à l'aéroport de Fort Lauderdale, le gars de l'immigration avait oublié de retirer un papier agrafé à mon passeport. Cet oubli fait que pour les services migratoires états-uniens je ne suis pas vraiment sorti du pays et mon visa touriste a expiré... Le flic qui me conduit vers le bureau de l'immigration remets mon passeport à une dame derrière un guichet en lui demandant si elle "veut bien me laisser entrer"... Evidemment, je m'explique et montre tous les tampons des pays que je viens de traverser au cours des 3 derniers mois, mais elle est un peu tatillonne. Elle me demande de prouver que je peux subvenir à mes besoins pendant mon voyage. En gros, elle veut un relevé de banque. Moi qui croyait que ce type d'humiliations était réservé aux ressortissants du tiers-monde... Quelle tristesse...

 

Bref, après une bonne demi-heure de discussions, elle me laisse finalement entrer aux USA. Me voilà rassuré. Les deux ou trois derniers jours passés au Mexique ont été un peu stressant. On m'a raconté pas mal d'histoires de violences, assassinats, disparitions ou autres vols de cargaisons de camions... Bref, aussi étonnant que cela puisse paraître, je me sens plus en sécurité de ce côté-ci de la frontière... au Texas...

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