L'Amérique du Nord et Centrale à vélo
Le Mexique (1)
Tulum or not Tulum
Je rejoins le centre ville sous une chaleur et une protection policière oppressante. Il faut dire que le gratin de l'écologie mondiale s'est donné rendez-vous en même temps que MOI (les re-lous...) à Cancun. Résultat : les auberges pas chères sont pleines et je galère pour trouver un lit. Heureusement, j'y parviens tout de même en fin d'après-midi.
Bon, Cancun la ville, c'est môche, disons-le. Cancun la zone hôtellière, c'est môche aussi, mais plus moderne. C'est modernement môche... Bref, je reste une journée (de trop), pour me donner le temps de planifier un peu ce qui va venir, et je repars vers le sud, en direction de Tulum.
C'est à 150 Km mais le vent, toujours lui, mon ami du moment, me propulse à la vitesse moyenne de 26,3 Km/h jusqu'à Tulum. Sur place, j'emménage dans le dortoir d'un hostel plein de backpackers... A y est ! Me voici revenu 10 ans en arrière, lorsque je backpackais moi-même à travers l'Amérique du Sud et découvrais ce spécimen très étrange d'une branche de l'humanité, bien (trop) souvent anglo-saxonne et noctambulo-alcoolique... Quoiqu'il en soit, l'hostel est sympa et il est tout près des ruines de Tulum. Eh oui ! Parce que Tulum, on y vient principalement pour les ruines et la plage.
Le lendemain matin, je me rends donc sur le site des ruines qui sont très bien situées. Le parc archéologique n'est pas immense et j'en sorts rapidement. Je profite du reste de ma journée pour me relaxer un peu à la playa, photographier les jolis oiseaux bleu et noir et jouer avec le Téjon dans la cour de l'Hostel.
Comme Chichen Itza n'est pas très loin (150 Km), mais comme ce serait un GROS détour pour moi, je décide d'aller visiter ce site Maya majeur en excursion organisée. Globalement ça se passe bien. Bien sûr le guide dans le bus parle trop (au micro), mais en plus, il est atteint d'une mailleflenndite aigüe qui lui fait pronnoncer les mots "my friends" dans environ une phrase sur trois lorsqu'il s'adresse aux touristes en anglais... C'est juste insupportable... Lui, j'ai envie de le faire taire... y compris par des moyens illégaux... Non, je plaisante. Mais l'une de mes 2 voisines de derrière, des luxembourgeoises, elle, a peur des conséquences d'un passage à l'acte. Elle demande à sa copine de lui trouver un bon avocat luxembourgeois si, par malheur, elle n'arrive pas à se retenir d'occire notre guide.
Nous nous arrêtons d'abord dans un Cenote. Il s'agit de formations géologiques typiques du Yucatan, si j'ai bien compris, et qui sont, en gros, de gros trous avec de l'eau au fond. C'est beau et l'on peut s'y baigner. Il en a plusieurs milliers dans la région.
La visite du site de Chichen Itza à proprement parler ne commence qu'après le repas du midi. Cette fois-ci, nous sommes gâtés au niveau de notre guide. Il est tout simplement excellent. Bon, je ne vais pas vous refaire la visite, mais, franchement, ça vaut le coût.
Retour à l'hostel à la tombée du jour pour ma dernière nuit sur place. Le lendemain je repars assez tôt pour une semi-étape de 56 Km. Je vais à Punta Allen qui, comme son nom l'indique assez clairement en espagnol, se situe à la pointe de quelque chose. Ce quelque chose c'est une bande de sable très très longue qu'une route... oups ! Pardon les routes... Qu'une piste toute défoncée parcours jusqu'à Punta Allen.
Heureusement, je suis en vélo. Et s'il faut trois heures à une voiture pour rallier Punta Allen à Tulum, il ne me faut qu'une demi-heure de plus, rapport au fait que la piste est vraiment en mauvais état.Bref, je suis à Punta Allen en début d'après-midi mais ne profite pas vraiment de la plage sur place car je cherche un endroit où me tenter. Je trouve finalement un endroit assez cher et y passe la nuit. Ceci dit, la vue depuis la tente le lendemain matin justifierait presque le prix...
Le lendemain matin j'attends jusqu'à midi pour voir si d'autres touristes ne viendraient pas faire un tour pour aller voir les dauphins. Avec un peu de chance je pourrais me joindre à eux... Malheureusement, j'attends pour rien. Je repars donc de Punta Allen en traversant l'embouchure de la rivière sur une barque de pêcheur et entame les 70 Km qui me séparent de Felipe Carillo Puerto, l'endroit où je pense pouvoir trouver un endroit bon marché où dormir. Le passeur m'avais prévenu qu'à environ 1 Km de la rive se trouve une sorte de petit trou d'eau avec un alligator dedans. Ça ne rate pas. Le bestiaux (une belle bête d'ailleurs, son bon mètre cinquante...) est au rendez-vous.
Je m'arrête évidemment pour quelques clichés et repars un peu déçu qu'il ne soit pas sorti de l'eau et de ne pas avoir pu faire une photo trop genre l'aventurier avec le croco près de mon vélo... M'enfin...
Mon itinéraire du jour commence à travers des marécages et se poursuit à dans la forêt, sur une piste pas top mais tout de même mieux qu'hier... En fin de journée, peu avant d'arriver, je croise des chauve-souris que je parviens à photographier, ce qui n'est pas si évident...
Enfin, j'arrive en ville et trouve un taudis pour 50 pesos, soient, environ 3,03 €. Je dis taudis car les toilettes sont DANS la chambre. C'est un mur pas plus haut que moi, fermé par un rideau, et avec les toilettes sales derrières. C'est un peu comme dormir dans des toilettes de pub anglais, mais sans la musique...
Pour pouvoir survivre à la nuit qui s'annonce parfumée, j'achète un bidon de détergent et nettoye moi même cette horreur. Le résultat est à la hauteur des mes espérances et même si ça ne sent toujours pas la rose, au moins, ça ne pue plus le pipi moisi...
Je fait un tour sur la place centrale, le parque municipal ici, (au Pérou et au Chili ce sont les "plazas de armas") et m'aperçois avec bonheur que la municipalité a installé un signal WIFI géant, qui couvre plusieurs rues, afin que les gens, surtout les jeunes, les étudiants, puissent avoir accès à Internet. Et, de fait, il y a là une ribambelle d'adolescents, branchés au mur du centre culturel qui jouxte la place, et qui naviguent tranquillement sur le net. Voilà une initiative que je qualifierais, pour ma part, d'excellente ! D'autant que j'en profite moi-même pour faire mes petites affaires... ;-)
Le lendemain, malgré un peu de fatigue et un vent pas toujours docile, je parcours encore 130 kilomètres pour arriver à Bacalar. Il s'agit d'une ville balnéaire dont l'activité est centrée sur le lac de Bacalar. Perso, même si j'aime bien les lacs, je n'y vois pas un intérêt exceptionnel et Bacalar n'est pour moi qu'une ville-étape où je trouve un hostel beaucoup mieux qu'hier pour à peine plus cher (70 pesos au lieu de 50). En plus, les gens qui le tiennent sont sympas.