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Le Québec (1)

Un vélo dans la ville...

Bon, par où commencer ?

 

D'abord, l'avion. Air Transat, pour ne pas les nommer, m'offraient la possibilité de transporter mon vélo pour un surcoût minime de presque pas grand chose, soit 23€. Et là, je dis : "Chapeau !". Bon, après avoir vu les manutortionaires manipuler mon pauvre vélo sans défenses (j'avais retiré les pédales...), je remets mon chapeau, je ne dis rien parce qu'e je ne vais pas faire un scandale dès le premier jour, mais je peux vous assurer que je n'en pense pas moins, hostie d'calice euh d'tabernacle !!!

 

c’est une pluie fine qui m’accueille à Montréal. Heureusement, cette fois-ci, je suis équipé : vélo ultraléger (tellement léger qu’il est mon vélo, même qu’il flotte ! Ce qui est très pratique pour les flaques d’eau sur les nids de poules…), sacoches ultra imperméables (que elles aussi elles flottent !), et poncho Quechua rouge que je mets QUAND il flotte… Bref, je peux rejoindre le centre-ville sans trop de problèmes.

 

J’atterris en plein centre chez FLore et Damien. Flore est une copine de La Gargote, de Noisy-Le-Grand, et Damien est le copain de Flore. Accessoirement c’est aussi un dessinateur de Bandes Dessinées (sous le pseudo 2D) bourré de talents et dont je ne serais pas surpris que l’on entende parler d’ici quelques temps.

 

Ils m’accueillent royalement et poussent l’hospitalité jusqu’à me laisser gagner le poker que nous entamons avec un ami à eux : Christophe.

 

Ils sont installés dans une des ces maisons à deux étages du centre de Montréal, avec de jolis escaliers extérieurs. Ils ont même un chat qui ressemble au mien.

Le lendemain est consacré à la visite de la ville. Le matin c’est la grimpette (l’escalade, devrais-je dire) du Mont Royal. C’est à ce moment là que je commence à me rappeler… A me rappeler que le vélo ça n’a pas que des côtés sympathiques… Genre, la pesanteur peut rendre les choses assez difficiles… Bref, je me hisse finalement au sommet et profite autant du joli panorama que des écureuils quasi domestiques. 

En redescendant dans le centre, c’est le vieux Montréal et ses maisons de pierres qui m’attendent. C’est joli et presque breton…

Le soir même, re-belote, ou re-poker, devrais-je dire. Sauf qu’en fin de soirée nous recevons la visite de Pia, une vieille connaissance péruvienne qui habite ici depuis quelques mois.

 

 

Le lendemain, après avoir visité le parc Jean Talon et ses marmottes, et surtout, après avoir emprunté l’immense et impressionnant Pont Jacques Quartier, je retrouve mon pote Antoine Garceau, A.K.A Mon Garceau, que je n’ai pas vu depuis plus de quatre ans. Mon Garceau, c’est un québécois avec qui j’ai eu le plaisir de rouler en Thaïlande, au Cambodge et au Vietnam en 2006. Il vit aujourd’hui dans l’est du Canada et s’apprête à partir en Inde pour six mois. En gros, on a une chance folle de se croiser ici à ce moment précis car il n’est quasiment JAMAIS sur Montréal.

Bref, les retrouvailles sont chaleureuses et il me propose, en plus de l’hébergement sur Québec, de me faire héberger dans sa famille sur certaines de mes étapes à venir. Outre la joie de le revoir, c’est une vraie aubaine qui se présente à moi sous les traits de 

Le jour suivant, ce sont les adieux à mes bienfaiteurs de ce début de voyage : Flore et Damien. Leur accueil a été excellent et c’est vraiment plaisant quand on commence ce type de voyage d’avoir une base sereine comme j’ai pu avoir grâce à eux…

 

 

 

Et c’est parti ! En cette matinée du 25 août 2010, c’est le vrai départ. Mes premières impressions concernent le vélo : il est trop bien ! Il faut dire que la route est bonne et le vent de dos (profitons-en !), mais quand même. Cela semble très facile de pédaler avec cette machine. S’il n’y avait pas tous ces feux (que je respecte, promis ! juré ! craché ! voupouvépavérifier !) ce serait encore mieux.

 

 

J’emprunte la Route du Roy, la 138. C’est le premier tronçon routier du Canada, historiquement, je veux dire… Elle relie Montréal à Québec sur environ 280 kilomètres le long du Saint-Laurent.

 

Globalement, c’est sympa… Sauf que le temps, après deux jours de grand beau temps sur Montréal, est revenu à la pluie fine. Outre cela, c’est facile à rouler car il y a une sorte de bande d’arrêt d’urgence en permanence qui fait office de piste cyclable. D’autre part, la vitesse est souvent limitée à 50 ou 70 km/h, plus rarement à 90. Je traverse plusieurs villes de faible population et qui représentent l’avancée de la colonisation des abords du fleuve.

 

 

Finalement, quand arrive l’heure de chercher un hébergement, j’ai déjà parcouru 130 kilomètres. Par chance, je tombe sur un magasin de kite-surf, dont le fort sympathique propriétaire, Patrick, m’invite à dormir chez lui, à l’étage de la shop ;-)

 

Il m’invite également à partager son repas et la discussion qui s’ensuit m’en apprend un peu sur la région et beaucoup sur le kite-surf… Ceci dit, je ne dépasse pas les 22 heures et m’écroule sous le poids de cette première longue étape.

Le lendemain, avant même qu’aient sonné les 9 heures, et après de sincères remerciements, je quitte Patrick pour entamer ma deuxième étape.

 

 

Et aujourd’hui le temps semble s’améliorer nettement. En même temps, j’ai vérifié hier sur Internet et Patrick me l’a confirmé : aujourd’hui, il va faire beau. Je vous dirais que : TANT MIEUX. Je vous avoue qu’il n’y a rien de plus démoralisant que de rouler à vélo sous la pluie. A contrario, il n’y rien de plus stimulant que de rouler sous le soleil. Quand il fait beau, J’ai l’impression que mon énergie est décuplée… Euh, en fait, c’est toujours le vent qui semble vouloir se faire pardonner de m’avoir autant maltraité lors de mon dernier grand voyage à bicyclette… Il me pousse littéralement et je me surprends régulièrement à dépasser le 25 km/h avec une moyenne globale de 22 à l’heure… A ce rythme là je serai rentré pour la noël ;-)

 

 

Très tôt dans la journée je passe la ville de Trois Rivières et enchaîne allègrement les kilomètres à travers une campagne plutôt jolie, le long du fleuve, parsemée de jolie maisons de bois toutes plus fleuries les unes que les autres… C’est ma mère qui serait contente de voir ça…

 

 

En fin de journée, après 113 kms, je suis à Neuville où je trouve une sorte d’aire de repos au bord du fleuve sur laquelle des voisins m’assurent que je peux camper. C’est un endroit excellent et la marée basse laisse découvrir de jolis rochers dans le fleuve.

 

Je pose donc ma tente et me couche encore très tôt avec une gêne au deux genoux, surtout le gauche, en me disant que ça ira mieux demain.

Loupé ! Je me lève avec un mal de chien aux genoux. Je décide néanmoins de remonter sur le vélo pour rejoindre Québec qui est sensée n’être qu’à 28 kms. Re-loupé ! Ici on ne doit pas utiliser la mairie comme point de repère mais le panneau d’entrée dans la ville. Et comme les moindres villages font parfois 10 ou 20 kms de large je vous laisse imaginer la taille des villes… Bref, 40 kms plus tard je suis effectivement DANS le Québec historique et mes genoux sont en vrac. Je viens de faire les 15 derniers kilomètres sur la jambe droite, en ne pédalant plus avec la gauche. Malgré cela je sens que mon genou gauche est vraiment mal en point.

 

 

Mon hébergement pour ce soir (j’ai rendez-vous avec Antoine dans la maison de son frère vers 18-19 heures) se trouve de l’autre côté du fleuve, à Lévis. Je profite donc de mon temps dans la vieille ville pour visiter un peu, en poussant mon vélo (je ne peux définitivement PLUS pédaler). Le point de vue sur la terrasse de Frontenac vaut le détour et les rues touristiques de la ville basse également.

Je traverse ensuite le fleuve sur un bac et me rends, toujours en poussant le vélo, à l’adresse de mon RDV. Entre temps, je me suis renseigné sur Internet et en ai conclu sans l’ombre d’un doute à une bonne grosse tendinite du ménisque interne. Je me procure donc une genouillère et de la pommade dans une pharmacie en sachant néanmoins que ce qui m’attend c’est une immobilisation sur Québec avec repos de la jambe pendant plusieurs jours, voir une ou deux semaines…

 

On peut dire que j’ai de la chance dans mon malheur, j’aurais pu tomber plus mal… En effet, Antoine, que je retrouve en fin d’après-midi chez son frère, m’assure que je peux rester autant de temps que nécessaire pour me réparer le genou, ce qui est malgré tout une très bonne nouvelle.

 

 

Le soir même, sa tante, qui habite à 200 mètres, nous invite à souper et je passe une excellente soirée en leur compagnie. Elle est professeur d’études politiques et ancienne militante pour l’indépendance du Québec… J’avoue que je me sens un peu en terrain ami…

 

 

Le lendemain, nous allons rendre visite à une autre de ses tantes qui a la bonne idée de posséder un bain à bulle dans lequel j’essaye de refaire une santé à mon genou gauche (le droit semble se remettre beaucoup plus rapidement). On rend également visite à sa grand-mère qui, à 84 ans, bon pied bon œil, est en train de se mettre à Internet pour pouvoir suivre l’actualité de ses enfants, petits et arrières petits-enfants. Impressionnant !

Dans l’après-midi nous nous rendons à Québec pour visiter un peu plus profondément la ville et terminer dans un bar de chansonniers (c’est comma ça qu’on dit ici), au son de reprises aussi variées que La Compagnie Créole, Roch Voisine, Rémi sans Famille ou les Cités d’Or…

Aujourd’hui, je devais, selon mon planning (très serré jusqu’à New York) repartir en direction de Chicoutimi. Évidemment, malgré une légère amélioration de mon état, il m’est toujours impossible de monter sur mon vélo. J’ai donc du réétudier mon parcours et y faire quelques ajustements. Si tout va comme je l’espère, je repartirai mercredi matin sur la rive sud (où je me trouve actuellement), en direction de Rivière du Loup où je traverserai le Saint Laurent par bateau pour arriver du côté de Saint Siméon en route pour Tadoussac où je ne serai pas mécontent de voir quelques baleines… Je monterai ensuite sur Chicoutimi avant de contourner un peu le Lac Saint-Jean par le sud pour redescendre sur La Tuque où vivent les parents d’Antoine et où je serai, d’après lui, très bien accueilli… Franchement, au vu des plats préparés par sa maman et qu’il a ramené ici (et que j’ai bien sûr goûté) j’ai hâte d’y être…

 

 

Ensuite, je prendrai un train pour Senneterre, histoire de rattraper mon itinéraire en même temps que mon planning… Antoine me dit que la route du Nord que je vais zapper n’a vraiment pas un intérêt exceptionnel à moins d’aimer compter les arbres…

 

 

De toutes façons je verrai ça en temps voulu. En attendant je repose mon genou en espérant que ma tendinite me laisse un peu tranquille...

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