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Les Etats-Unis (7)

15 Kilokils et des petits hommes verts...

Enfin, j'entre au Nouveau Mexique. En fin de journée je suis en vue des montagnes qui bordent la vallée où se trouve Roswell. Ces montagnes se trouvent à 150 Kms et elles se détachent admirablement bien sur l'horizon. Un fermier m'autorise du bout des lèvres à camper au bout de son champ, mais bon, l'essentiel est là, je suis tranquille pour la nuit. Seulement, le lendemain, je ne suis pas tout à fait seul.

Finalement, je deviens bon pote avec le cheval. Et je repars en direction de Roswell. Je croise quelques biches et un couple de cowboys qui voyagent à un rythme très très lent. Je suis impressionné. 

 

Ah oui ! J'oubliais, je crois qu'aujourd'hui la route est encore plus droite que les autres jours...  Quoiqu'il en soit, je suis à Roswell en tout début d'après-midi. Je m'installe dans un motel pas trop cher.

Le lendemain, je visite un peu la ville qui, vous vous en doutez, se concentre sur un sujet unique. Je visite même le musée du coin mais le regrette presqu'aussitôt : trop de textes et aucun exemplaire de soucoupe volante ou de specimen extraterrestre... La lose intégrale. Enfin, la palme de la pancarte la plus drôle, selon moi, bien sûr, va à Arby's avec la mention : Aliens welcome (extraterrestres bienvenus... je traduis pour les non anglophones, ce qui se résume à peu près à ma mère...). Tout de même... Ces ricains...

Bon, le jour suivant, je reprends la route en direction de Ruidoso, petite ville de montagne. A part les routes de montagnes assez agréables car la pente n'est pas trop forte, l'évènement notable de la journée est le passage des 15000 Kms (15 Kilos Kilomètres, tout de même). Ca fait toujours plaisir de voir que, tout de même, j'avance bien dans ce voyage. En sortant de Ruidoso, je me trouve un endroit sympa où planter ma tente.

Et je repars le jour suivant pour affronter les derniers trois cents mètres de dénivelé avant le cols qui se trouve à 2500 m. Je croise d'ailleurs mes premières neiges du voyage. C'est assez étonnant au vu de la chaleur quotidienne, mais bon... J'imagine que personne ne l'a mise là pour me faire une blague... Ou alors c'est une bonne blague...

Quoiqu'il en soit, la montée vers le col est fatigante, mais jolie. Je pénètre par la même occasion dans une réserve indienne Apache. Quelques indices culturels m'attendent de l'autre côté, dans la descente, notamment, concernant ces fameux Apaches.

 

Je me dirige alors vers Alamgordo sur une route que je qualifierais d'assez droite...

 

Autre surprise : mon entrée dans une zone d'expérimentation de missiles. True story ! En gros, le parc de White Sands est fermé pendant 2 ou 3 heures environ 2 fois par semaines parce que les gars de la base militaires du coin font des tests avec des missiles et autres avions secrets. D'ailleurs, lorsque l'on entre dans le parc les rangers vous montrent un imprimé avec des photos de différents types de missiles en vous recommandant de ne pas toucher tous types d'objets métalliques que l'on trouverait dans le parc, sous peine d'avoir beaucoup de peine...

 

Ceci dit, vers les 16 H, je suis dans le parc. Je trace ma trace dans le sable afin de rejoindre l'endroit que l'administration du parc m'a attribué pour camper... C'est pas pratique avec le vélo, mais ça passe quand même... J'assiste ensuite au coucher de soleil sur ce magnifique parc national.

Le lendemain matin je continue mon marathon photo à travers les dunes et je me régale...

 

 Pour info, ces dunes se sont formées à partir d'un massif montagneux en forme de gigantesque dôme et dont la partie du milueu s'est affaissée. Aujourd'hui, les montagnes qui entoure cette vallée sont les restes de ce dôme et sont également les principales sources du gypse qui constitue ce sable blanc. En théorie, le gypse est soluble dans l'eau, mais comme cette dernière ne peut s'évacuer de cette vallée (rappelez-vous, le dôme effondré), l'eau s'évapore et laisse le gyspe sur place. Entre temps, le ruisselement des montagnes environnantes a charrié encore plus de gypse... Et le vent, dans tout ça...? Eh bien, le vent, généralement de sud-ouest, déplace les dunes petit à petit vers le nord-est... innexorablement. D'autres questions ???

Et vers midi, je reprends la route en direction de Las Cruces. Je me prends un bonne grosse montée bien bourrine sur environ 30 bornes... Et je redescends en direction de Las Cruces par une route pas vraiment tordue...

 

Warmshowers.org vient à nouveau à mon secours en me fournissant une nouvelle famille d'accueil. Il s'agit de Lee Hermann et de sa femme Cindy. Eux aussi m'accueillent très gentiment chez eux. Ils me sortent même afin de m'inviter au restaurant. Bon gros steak à la clef... Miam Miam !

 

Tous les deux sont informaticiens et travaillent chez eux, dans une très jolie maison.

Je les quitte le lendemain en fin de matinée et medirige vers le nord. Ma prochaine grosse étape sera la ville d'Albuquerque où m'attendent les parents de Jay, le jeune homme fort sympathique qui m'avait accueilli à San Benito (TX), quand je suis re-rentré aux Etats-Unis. Il me faut trois jours de bonnes grosses étapes pour y arriver. Les paysages sont assez similaires à ceux que je traverse depuis quelques jours avec la notable exceptions du parc Bosque del Apache où j'ai la joie d'apercevoir des chiens de prairie.

Enfin, hier, après encore 165 kilomètres, j'arrivechez Lucy et Patrick, les parents de Jay. Ils sont, tout comme lui, fort sympathique et me gratifient d'un excellent repas de saint Patrick...

Aujourd'hui, Lucy, la maman de Jay, m'emmène en voiture visiter la capitale de l'état : Santa Fé, une ville de plus de 400 ans, ce qui, ici, représente la préhistoire. C'est assez joli et plutôt intéressant.

Je quitte donc Albuquerque de bon matin, vers les 11H, et me retrouve face au vent, à remonter le cours d'une rivière manifestement salée, dans une bien jolie vallée. 

 

La solidarité américaine trouve une fois de plus un bon moyen de s'exprimer lorsque je crève et que deux voitures s'arrêtent pour me donner un coup de main. L'un d'entre eux possédant même une grosse pompe à vélo me la prête pour regonfler mon pneu réparé.

 

Je termine cette harassante journée (harassante parce contre le vent et en montée) dans le mal nommé bled de Cuba. Oui, je dis "mal nommé" car, contrairement à la perle des tropiques, ce Cuba-ci n'a pas vraiment l'air d'un paradis... (Euh... je vous déconseille de me lancer sur Cuba et les bienfaits sociaux et culturels d'un régime fort et un tantinet étatique... ;-). Nous sommes en fait plus ou moins à la limite de territoires indiens. Résultat, les quelques personnes que je croise en bled sont des amérindiens totalement clochardisés : crades et bourrés. On m'expliquera un peu plus tard que l'alcool étant totalement interdit dans la plupart des réserves, certains en profitent dès qu'ils sont hors de la réserve pour se murger... C'est une façon de voir les choses... Pour ma part, je me trouve un camping Ã   5 USD, ce qui me convient. 

Malgré un froid de canard, j'ai plutôt bien dormi. Et ce matin, je repars donc en direction de Bloomfield, à environ 140 bornes d'ici. Le vent est cette fois-ci un peu mieux luné et je file donc rapidement vers l'ouest. 2 faits marqueront cette journée. D'abord, je franchis à une altitude d'environ 2500 mètres, une ligne de partage des eaux. jusque là, je remontais des rivières qui se jetaient dans l'Atalntique. A présent, je longerai des cours d'eau qui auront pour destination finale les eaux potentiellement radioactives du Pacifique. Le deuxième évènement marquant de cette journée est la rencontre d'une anglaise à vélo. Pendant qu'elle fait du vélo pendant environ un mois, son copain la suit en voiture... Sympa non... Ils sont tous deux fort sympathiques.

 

Et puis, je repars rapidement pour arriver à Bloomfield avant la nuit. Sur place, je prends une chambre dans un motel pas trop cher. Il faut dire qu'il fait bien froid et que je ne vois pas vraiment d'endroit où me tenter.

Et je repars le lendemain en direction de Dolores. Après une courte montée, quelques kilomètres seulement, je quitte le Nouveau Mexique pour entrer au Colorado. Je m'arrête ensuite le midi à Durango et poursuis en direction de Dolores où m'attend Mollie, mon hôte Warmshowers d'aujourd'hui. Le souci c'est que le vent, qui change de sens comme de chemise, est aujourd'hui contre moi, mais en plus très violent. En plus, je dois me grimper un bon col de montagne sous quelques flocons de neige. D'ailleurs, en arrivant en haut, toujours dans les 2500 m, je rèalise que, même si ce n'est pas le plus haut col que j'aie eu le plaisir de grimper, c'est bien la première fois que je me retrouve aux pieds des pistes à vélo...

 

Et je redescends tout content en direction de Dolores. J'y suis en début de soirée. Mollie m'accueille dans sa jolie maison aux pieds des rochers, avec ses deux chiens, ses deux chats et ses trois furets...

Mollie est très sympa. Elle est toiletteuse pour animaux, principalement des chiens, elle aime bien Obama et considère cela normal de payer des impôts pour faire fonctionner la société. Bref, pour une américaine, elle est un peu bizarre... Mais pour moi, elle est vraiment cool. Je profite d'ailleurs de son hospitalité un jour de plus que je passe à me reposer et jouer avec ses animaux...

Et je repars le jour suivant vers l'ouest avec pour objectif Monticello, en Utah. Les paysages changent de ce que j'ai vu dernièrement. Les sommets enneigés, notamment, font leur apparition. Et comme ils sont en quelque sorte isolés et éparpillés à différents endroits d'un immense altplano, on les voit de très loin, plusieurs dizaines de kilomètres, souvent plus de cent. Ils m'accompagnent toute la journée, voire sur plusieurs jours. 

 

Je réussis enfin à photographier l'un de ces innombrables jolis oiseaux bleux qui, eux aussi, m'accompagnent depuis un moment.

 

En fin de journée, peu avant d'arriver sur Monticello, j'entre en Utah.

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