L'Amérique du Nord et Centrale à vélo
Les Etats-Unis (6)
Everything is bigger in Texas !
A environ 30 kilomètres de au nord de la frontière se trouve la petite ville de san Benito où un autre hôte warmshowers m'attend. Je me mange ces derniers kilomètres de la journée en moins d'une heure... True story... Le vent est si fort, je pédale à peine et fais du 35 à l'heure...
Jay me reçois dans sa sympathique maison et une heure plus tard nous nous dirigeons vers Brownsville pour assister à un concert de country music dans un festival local : le Sombrero Festival. Il en profite pour me présenter sa fiancée : Megan.
Le concert en lui-même est une expérience culturelle très intéressante... Le chanteur, apparemment un type connu ici, Aaron Tippin, est un peu une caricature de chanteur de country américain... Il est body-buildé, montre du doigt les gens du public, souvent des femmes ou des enfants à qui il fait son plus beau sourire, il joue d'une guitare flanquée d'un drapeau américain et fait même monter un militaire sur scène pour le faire applaudir par le public en lui recommandant de bien continuer à protéger les USA contre les "bad guys"... Une vraie caricature je vous dis. Ceci dit, même si je ne suis pas fan de sa musique, je dois reconnaître que c'est un professionnel, il sait ce qu'il fait et c'est un vrai showman...
Le lendemain, en fin de journée, nous nous rendons de nouveau à Brownville car nous sommes invités à manger chez Megan et ses collocs. Ce sont de jeunes enseignants faisant partie d'un programme au sein d'une organisation catholique. Ils viennent de tout le pays et vivent ensemble, un peu en communauté (ils mangent ensemblent et se répartissent les tâches) dans une énoooorme maison. Ils sont charmants et je passe une bonne soirée en leur compagnie.
Le lendemain je quitte le très sympathique Jay et prends la route vers le nord. Malheureusement, le vent a changé de sens et me voici à affronter un vent de de 50 à 60 Km/H, une tuerie ! Surtout qu'aujourd'hui je dois parcourir environ 130 kilomètres pour me rendre chez mon hôte Warmshowers suivant. La journée est un vrai cauchemar. Je pédale comme un dingue pour avancer à 15 à l'heure, maximum... Heureusement je suis parti tôt et j'atteint mon but, la petite ville de Riviera, juste avant la nuit.
Keith, le gars Warmshowers, m'accueille les bras ouvert. Le type est hallucinant. Il vit avec ses 9 chiens dans sa maison en pleine campagne. C'est un vrai amoureux de la nature. il possède également 2 ânes, une chèvre et des poules. Je passe la journée suivante à me reposer de mes kilomètres de la veille contre le vent et je profite du cadre et des animaux... C'est un peu le paradis ici...
Demain je repars d'ici en direction de San Antonio où m'attendent d'autres Warmshowers...
Avant de quitter Keith pour de nouvelles aventures, j'ai même la chance de photographier un green jay, ce dont je ne suis pas peu fier... En même temps, Keith nourrit la moitié de la population aviaire de son comté...
Je quitte donc Keith en le remerciant de son extraordinaire accueil et prends la route en direction du nord. En théorie, si Eole est mon ami, je serai demain sur San Antonio. En attendant, je roule tranquillement à travers le long d'immenses ranchs entourés de clotures interminables. C'est tout plat, mais Google Maps est formel : ça grimpe tout doucement. Et après tout, c'est un peu normal : je m'éloigne de la côte et me dririge vers les Rocheuses (encore très loin, certes, mais tout de même...). Je continue de croiser des animaux, que ce soient des tortues, des grenouilles, ou des animaux encore plus typiques du coin comme des zèbres et des antilopes... !!!
Quoiqu'il en soit, le vent est clairement avec moi et en dépit d'un départ assez tardif, je me mange un petit 163 bornes et arrive en toute fin de journée dans la charmante petite ville de Three Rivers. Enfin, charmante... la raffinerie à l'entrée de la ville aurait tendance à contredire quelque peu cette affirmation un peu légère... Je laisse donc une distance de sécurité entre la rafinerie et moi et trouve un patron de camping (que pour les camping-cars, comme la plupart des campings ici...) plutôt sympa puisqu'il me laisse planter ma tente gratos sur un petit coin d'herbe qui traînait par là...
Le lendemain, je repars en direction de San Antonio. Le vent est encore de la partie et je file comme une flêche vers ma destination du jour. Résultat, je suis dans le centre de San Antonio vers 16 H. Cela me permet de visiter un peu et surtout de me rendre directement sur la place où se trouve THE attraction du coin : Fort Alamo. Eh oui, chers amis ! Le saviez-vous ? C'est à San Antonio que se trouve le fameux Fort Alamo où périt le non moins fameux Davy Crockett. Je visite l'endroit et réalise que c'est vraiment quelque chose d'important ici. Ce qu'il reste du fort est tout petit et se trouve en plein centre ville de San Antonio.
Je me dirige ensuite vers le nord-ouest de la ville afin de me rendre chez Andrea, mon nouveau contact Warmshowers. Andrea a fait un voyage à vélo avec un ami il y a quelques temps et depuis elle est inscrite sur Warmshowers.org... Le problème c'est quz depuis, elle n'habite plus chez elle... Qu'à cela ne tienne : elle me propose de m'héberger chez sa soeur chez qui elle squatte en ce moment. C'est ainsi que je me retrouve à squatter moi-même un canapé dans une petite maison de la toute proche banlieue de San Antonio (celle d'où il faut zoomer en arrière un certain nombre de fois sur google Maps pour la trouver... ;-). Andrea est très sympa. Elle est la preuve que, politiquement, il y a tout de même de l'espoir aux Etats-Unis, même si ce n'est pas gagné...
Je la quitte le lendemain en la remerciant, bien entendu, et me dirige vers le nord-est. Quelques miles plus tard j'ai la bonne surprise de passer devant le barbecue le plus mauvais du Texas ! No kidding...!
Le patron m'explique que puisque tous les autres restaurants affirment être les meilleurs, eux ont décidé de se déclarer les pires, histoire d'être un peu originaux... Malheureusement, ils est encore trop tôt et je n'ai pas l'occasion de goûter leur viande... Tant pis. Je poursuis tranquillement ma route et atteint Fredericksburg, ancienne colonie allemande... Auriez-vous deviné ? ;-)
J'y croise un cycliste très très sympa... Et pour cause, c'est une carotte géante...
Comme il me reste un peu de temps avant la tombée de la nuit, je reprends la route et croise cette fois-ci un animal que je qualifierais de vraiment impressionnant... Enfin, ce sont surtout les relations extra-conjugales de sa vache préférée qui doivent être impressionnantes...
Et je termine finalement ma journée de vélo sur le terrain d'une ferme, à deux pas d'un café concert perdu au milieu de la campagne texane. C'est typiquement le genre d'endroit où pourrait jouer La Gargote. C'est d'ailleurs assez étrange pour moi de me retrouver dans un endroit culturel comme celui-ci alors que je me trouve dans une région dont la réputation est un peu à l'opposé de cela. Je vous rappelle que je suis sensé me trouver chez les rednecks texans, supposément racistes et même consanguins... Au contraire, depuis mon entrée au Texas je n'ai eu que de très bons contacts avec les gens du coin. J'en veux d'ailleurs pour preuve le couple que je rencontre dans ce café : Franck et Alice, qui m'invitent à leur table et m'offrent même le repas. Repas que nous passons à discuter autour d'excellentes crevettes de Louisiane.
Le lendemain, je reprends la route en direction du nord-est. Il fait toujours aussi beau (que du soleil depuis le Mexique...) et je traverses des villages assez typiques du sud-ouest... On pourrait même se croire dans un western parfois... Et sinon, au niveau de la route, je dois avouer que l'on peut difficilement se perdre... Ou alors, c'est qu'on le fait exprès... C'est juste TOUJOURS TOUT DROIT !!!
Le soir, je suis à proximité de Ménard où je m'autorise un petit motel pas cher.
Le jour suivant, après une autre journée ensoleillée et tranquille, je suis à Knickerbocker, juste au sud de San Angelo, chez Lee Dunn et sa femme. Ce sont encore des hôtes Warshowers. Ils vivent à la campagne dans une superbe maison de bois dont ils ont décoré l'intérieur et qui me rappelle la maison des parents d'Antoine, à La Tuque, au Québec. Lee et pilote d'avion, il est très sympa et fait du vélo couché. Sa femme est très cool également et j'ai même le droit à un air de flute de sa part. Eux aussi me donnent de l'espoir concernant les Etats-Unis. Ils sont tout Bio et lisent des magazines a priori plutôt subversifs...
Enorme bonus, ma chambre donne sur une baie vitrée qui elle-même donne sur leur terrain. Et sur leur terrain se baladent des biches...
Je les quitte le lendemain matin en les remerciant chaleureusement et prends la route du nord-est, direction le Nouveau Mexique où je serai dans 2 jours. Cette fois-ci, le vent est plutôt contre et je lutte toute la journée sur des routes un peu monotones pour ne même pas atteindre les 100 kilomètres... Quelle misère !
Mais, alors que je cherche une ferme où planter ma tente, je réalise que 1) il n'y a pas de fermes, que des ranchs à perte de vue, mais pas de fermes, et 2) le vent a tourné. Je suis maintenant poussé, pour ne pas dire projeté par un vent puissant et continue. Je décide donc moi aussi de continuer, de nuit, et ce pendant trois heures jusqu'à la grande ville suivante, c'est-à-dire à 85 kilomètres de là. J'arrive donc à Big Spring vers les 21H30 et dois me contenter d'un Motel pas trop cher (mais tout de même...) car à cette heure ci, en ville de surcroît, ça me paraît compliqué de trouver mieux...
Evidemment, le lendemain est un autre jour... C'est le moins que l'on puisse dire... Le vent a encore tourné et souffle encore plus fort qu'hier soir. Résultat : les tempêtes de sables annoncées par les services météos se concrétisent dès le matin. C'est un peu déroutant, au sens propre, surtout que je prends le vent de côté...
La journée se résume donc à une lutte acharnée pour enchaîner les kilomètres lentement dans le vent et la poussière. Un vrai cauchemar. En milieu d'après-midi ça se calme vaguement et j'en profite pour avancer un peu et atteindre finalement Brownfield. J'y trouve une jolie maison entourée d'un parc avec des chevaux et des ânes nains.
Les amis des animaux étant généralement mes amis, je n'ai aucun mal à convaincre le proprio de me laisser camper dans son jardin. C'est un médecin qui part peu après à l'hosto afin de soigner des patients en galère.
e lendemain matin, c'est sa femme, rentrée assez tard la veille et que je n'ai pas encore rencontré, qui m'offre le petit-déjeûner et un sandwiche pour le voyage. Encore des gens charmants...
Et je repars vers l'est. Le vent s'est calmé, et c'est tant mieux... Autant pour lui que pour moi... C'est vrai quoi ! C'est pas bien d'être tout énervé comme ça le vent, hein...? Quoi de notable aujourd'hui... Ah oui ! La route est droite, un peu comme les jours précédents... Je longe des champs ronds jonchés de puits de pétroles... Eh oui ! On est quand même au Texas !
Plus pour très longtemps...