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Les Etats-Unis (8)

Hip ! Hip ! Hip ! Utaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!

A monticello, je campe pour 10 USD et me réveille sous la neige... Enfin, une petite chute de minuscules flocons qui m'indique, si ce n'étaient mes doigts de pieds gelés pour me le rappeler, que les températures sont un peu frisquettes ce matin... Et puis je pars, vent fort de dos, en direction de Moab, plein nord. Si Monticello se trouve au pied de la montagne Abajo, Moab se trouve au pied de la montagne La Sal. C'est donc vers ce massif enneigé dominant tout les alentours que je dirige mon vélo aujourd'hui.

 

Les paysages deviennent de plus en plus impressionants. Je me retrouve sur les contreforts de La Sal face à d'insolites formations rocheuses et des mélanges de couleurs magnifiques. Evidemment, Le massif de La Sal est en toile de fond à chaque fois... Mais je ne m'en lasse absolument pas.

 

Et en fin de journée je suis à Moab, dans un hostel à 9 USD, ce qui est vraiment une bonne affaire.

J'y rencontre deux français d'une vingtaine d'années, originaires du sud-ouest. Ils sont vraiment, mais alors vraiment, à la cool. Il ont commencé leur voyage en Alaska, en février: Après quelques temps sur place et quelques galères (genre Vincent est passé au travers de la glace alors qu'ils traversaient une rivière gelée. Le corps à moitié dans l'eau glacée, il a réussi à se hisser sur la glace et s'en est sorti comme cela). Puis, Ils se sont rendus en stop à Seatte et y ont acheté une voiture... Enfin, une ancienne voiture dont le proprio à réussi à leur faire croire que c'était encore une voiture. Ils arrivent donc du froid lorsque je les rencontre. Ils me proposent d'aller le lendemain avec eux visiter le parc Arches. La météo annonçant du mauvais temps pour ce jour là, j'avais prévu de ne pas y aller. En effet, c'est quand même à plus de 10 bornes, plus les 20 ou 30 bornes dans le parc, plus le retour, le tout à vélo, sous le mauvais temps, non merci. Mais là, en voiture, avec deux gars sympas, j'aurais tort de ne pas y aller...

 

Certes, lorsque nous arrivons dans le parc, le temps est très couvert, mais, en milieu d'après-midi, ça se découvre. Et là, mes amis ! La lumière est extraordinaire et va le rester pour le reste de la journée. Le soleil apparaît lorsque nous sommes à l'arche du double "o".

 

Les teintes des roches, la lumière de ce temps semi-orageux et le relief particulier du lieu nous offrent un spectacle vraiment exceptionnel. J'aurais vraiment manqué quelque chose si je n'étais pas venu aujourd'hui.

 

Nous descendons ensuite un peu dans la vallée pour chercher des sables mouvants que, tels des David Vincent cherchant un raccourcis, nous ne trouverons jamais... En revanche, le feu d'artifice de lumières et de nuages continue... Et en toute fin de journée, en ragagnant la sortie, nous avons encore la chance de voir devant nous les dernières lueurs du soleil sur une paroi montagneuse.

 

Le bilan de la journée est énorme. Tout a été parfait.

 

Le lendemain, mes deux acolytes repartent en direction du sud. Finalement, nous n'aurons fait que nous croiser. Mais ce fut une bien belle rencontre.

Pour ma part, le lendemain, m'étant couché très tard la veille, je ne fais pas grand chose si ce n'est prodiguer quelques soins à ma bicyclette qui en a bien besoin. Et le jour suivant je vais visiter le parc de Canyonland; l'autre parc national proche de Moab. Comme c'est un peu loin, je décide de faire du vélostop au bout de 35 Km. et j'ai la chance d'être tout de suite pris par un couple d'une cinquantaine d'années et qui, non contents d'être sympas et Obamistes (ils ont l'autocollant sur leur voiture) possèdent une voiture assez grosse pour pouvoir y loger mon vélo...

 

Bon, déjà, avant-hier, j'ai pris une bonne claque avec le parc Arches. Mais aujourd'hui, rebelote... Ou plutôt, re-bonne-grosse-claque ! Le principe de la visite du parc Canyonland c'est que l'on se trouve sur une "mesa" (montagne plate) appelée "Island in the Sky" et, forcémment; dès que l'on se trouve au bord; en quelque point que ce soit, on est face à des paysages époustoufflants, canyons et immenses ouvertures à perte de vue. Pour nous, ça commence sur la gauche, peu après l'entrée, et , déjà, je suis scotché ! Et ça continue quelques kilomètres plus loin, sur la droite cette fois-ci, avec un tout autre décor. Et puis c'est reparti pour aller voir de l'autre côté... Finalement, nous arrivons au bout et l'immensité du paysage est à couper le souffle. Mes chauffeurs vont picniquer et je les remercie donc avant d'enfourcher mon vélo et faire demi-tour.

 

Sur le chemin du retour, j'en profite pour faire de nouvelles photos, vu que le soleil est maintenant en train de redescendre et donc, de nous offrir sa meilleure lumière.

 

Je regagne l'hostel en fin de journée, contre un vent odieux, mais complètement ravi de cette nouvelle visite dans un parc national américain de l'Utah.

Le lendemain, je retourne à Monticello en voiture, c'est un gars qui est aussi à l'hostel et qui va dans cette direction qui m'emmène. Vu que j'ai déjà fait une fois ce trajet à vélo, je ne juge pas nécessaire de la faire une seconde fois... Surtout en remontant et contre le vent... ;-). A partir de Monticello je reprends la route en direction de Mexican Hat, la porte de d'entrée de Monument Valley. Heureusement, à partir de Blanding, ça redescend. Les paysages sont toujours aussi hallucinants et la lumière de fin de journée les y aide

 

Il faut savoir que Monument Valley est un endroit mythique, du moins pour moi. Vous savez, cette route rectiligne, qui file vers des formations rocheuses isolées au milieu d'une zone semi désertique, dans des tons rougeoyants... C'est une sorte d'image symbole du grand ouest américain. Eh bien c'est à Monument Valley... Vous allez voir... En tout cas, je suis vraiment impatient d'y être. Il faut dire que cette route était en photo sur la couverture de mon livre de civilisation américaine lorsque j'étais à la fac. Elle est également en photo sur la couverture de la carte routière des USA que je me trimballe depuis le début de ce voyage. C'est pourquoi, je suis tout excité lorsqu'en fin de journée, j'aperçois à l'horizon les fameuses et familières formations rocheuses. Bon, mais pour l'instant c'est sur ma droite que cela se passe, avec notamment un coucher de soleil sur la Vallée des Dieux.

 

Et j'arrive sur Mexican Hat à la tombée de la nuit. Je campe près de la rivière.

Le lendemain matin, avant de partir pour Monument Valley, j'entre dans un resto de ce mini-bled et me retrouve au milieu d'une sorte de musée consacré à John Wayne... AKA George Abitbol, l'Homme le plus classe du Monde...

 

Puis, je file à toute allure vers Monument Valley. Ce n'est qu'à une trentaine de kilomètres. Et je me retrouve ENFIN sur cette route mythique. Je suis tout en joie.

 

Je vais jusqu'à contourner les premier massifs et fais ensuite demi-tour. 

En effet, il me faut redescendre sur Mexican Hat pour ensuite me rendre à Natural Bridges, un autre parc, à environ 75 Km de là. Mais je ne vous ai pas parlé de Mexican Hat. C'est d'ailleurs pour moi un peu un mystère. Et comme un neuneu, je n'ai pas pris le temps de demander à quelqu'un du coin.

 

En effet, en arrivant sur Mexican Hat on peut voir ce que l'on appelle le Mexican Hat Rock. A priori, c'est parce qu'il aurait la forme d'un chapeau mexicain et l'on aurait ensuite appelé le bled de ce même nom : Mexican Hat. Mais, lorsque l'on s'éloigne un peu du village, on peut voir, sur le massif qui jouxte Mexican Hat, des motifs qui rappellent également les images d'Epinal des chapeaux mexicains... Alors, le doute s'est installé dans mon esprit... Ne serait-ce pas plutôt ce massif et ses motifs qui auraient inspiré le nom du village ? Mystère !

 

Quoiqu'il en soit me voici reparti en direction de Natural Bridges. Comme c'est le milieu d'après-midi, je n'ai pas vraiment pris le temps de manger, juste grignoté quelques chips... Enfin... La route que je prends semble me mener vers une falaise a priori infranchissable. Je vérifie alors sur ma carte et m'aperçois, avec moult dépitude (oui, je recommence les néologismes, ben quoi, c'est le printemps, non...?) que mon itinéraire comprends l'ascension, que dis-je, l'escalade de cette falaise d'environ 300 mètres de hauteur, au moyen de lacets... Quelle tristesse... 

 

Enfin, la contrepartie positive c'est que de là-haut, on a une jolie vue sur la fameuse Vallée des Dieux.

 

Je continue donc ma route dans le froid et avec un vent de travers pour finalement atteindre, alors que la nuit est déjà tombée, le parc de Natural Bridges. J'y dévore mes nouilles avant de m'endormir sous ma tente.

Le programme du lendemain est simple : d'abord, visiter ce parc (une boucle de 14 Kms) et ensuite tracer ma route vers Hite. Les gens de Mexican Hat m'ont dit qu'à Hite je trouverai des magasins pour me ravitailler, notamment en nourriture et boissons. Il faut dire que je n'ai pas beaucoup mangé hier, si l'on prend en compte les efforts dûs à la pratique du vélo sur 125 bornes avec des montées et du vent. Le grignotage de mes barres de céréales (Sweet And Salty, délicieuses...) compense à peine les efforts physiques. D'ailleurs, aujourd'hui, je suis rapidement à cours de barres... Mais reprenons... Je visite donc le décevant parc de Natural Bridges. Je dis "décevant" parce que je ne me peux m'empêcher de le comparer aux deux précédents : Arches et Canyonlands. Ici, ce sont trois ponts naturels qu'une rivière a creusée et dont l'on peut également admirer le canyon. En soit, c'est vrai que c'est intéressant et même impressionnant, mais comparé aux autres parcs de l'Utah, il fait un peu pâle figure.

Je repars donc rapidement, contre le vent, évidemment, en direction de Hite. Heureusement, les paysages sont toujours aussi sympas, et ça s'améliore même au fur et à mesure que je me rapproche du Lac Powell et de Hite.

 

Vers 18 H je suis tout près de Hite, et ça tombe bien car je suis officiellement affamé. Je n'ai plus de Coca depuis plusieurs heures et dois me contenter d'eau, vous vous rendez compte... Quel malheur... Et qu'on ne vienne pas me parler des Japonais, Lybiens et autres Ivoiriens... Ici, c'est sérieux... Plus de Coca... Meeeeeerde... Bon, et plus de barres de céréales non plus. En fait, il ne me reste qu'un demi litre d'eau et 2 portions de nouilles. Je vais faire une de ces razzias dans l'épicerie de Hite; je ne vous raconte pas... Et ben, d'ailleurs, je ne vous la raconterai pas (même si, je m'en doute, certains auraient bien aimé que je racoooooooooonte...) parce que, malheur de malheur, le magasin est fermé. L'unique magasin de Hite est fermé. N'osant pas aller dans la "zone résidentielle" où habitent les employés du parcs (oui, je suis maintenant dans Glenn National Recreation Area) pour demander de l'eau, je quitte Hite pour m'avancer sur la route d'Hanksville. Je traverse donc le Colorado (le fleuve) et, les jambes complètement flagadas, coupées par le faim, je plante la tente de l'autre côté du Lac Powell, face à Hite.

 

Je me retrouve dans ma tente, à boire mes dernières gorgées de flotte et manger mes nouilles déshydratées comme cela, dans le paquet... Ce n'est d'ailleurs pas dégueu, mais ça donne un peu soif... Je m'endors.