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Les Etats-Unis (1)

Chicago !!!

Le lendemain matin je remercie les gens de Vélorution dont l’état d’esprit m’impressionne (camping, sanitaires, bois pour le feu de camp et Internet pour les cyclorandonneurs, plus tous les petits services qui rendent le voyage tellement plus agréable, et tout cela sans aucune visée mercantile… Je dis : Chapeau !). Je quitte également Jérémy qui lui remonte ensuite vers le nord puis l’ouest car il se rend à Vancouver, à l’autre bout du pays. Je lui souhaite bonne chance car il veut arriver avant les premières neiges, et il lui reste encore 3000 bornes…

 

De mon côté je me dirige vers la frontière où je me trouve une demi-heure plus tard. Il s’agit d’abord de franchir un immmmmmmmmmmmmense pont. Ensuite, et cela devrait être un peu plus délicat, les formalités administratives. Finalement je crois que le pont fut le plus difficile. Parce qu’au niveau des formalités, ce fut tranquillou de chez son minou (Les gens qui ne connaissent pas l’œuvre de Michel Sardouille ne peuvent pas la comprendre celle-là…).

 

Et me voici donc aux States.

 

Ayant du subir des températures un peu basses ces derniers jours, je ne perds pas trop de temps du côté américain de Sault et continue ma descente vers le sud à une allure qu’on pourrait qualifiée de ‘lancée comme un bras fort’. Il faut dire que le vent vient du nord et que cela m’aide un peu…

 

En fin d’après-midi un panneau m’indique que la route sur laquelle je roule est fermée rapport à un vague pont qui serait en refection. Pour moi, concrètement, cela signifie soit un énoooooorme détour, soit emprunter l’autoroute parralèle en mettant le vélo dans un pick-up en faisant du hitch-biking… Ça non plus, ça ne me botte pas. Je prends donc la troisième solution : je continue jusqu’au pont et je verrai bien sur place si ça passe ou pas… Je me dis, dans le pire des cas, que si la rivière n’est pas trop profonde, je pourrais peut-être passer à gué.

 

En arrivant au pont je vois qu’il est VRAIMENT en réfection mais que, en faisant attention, je peux le franchir. Après avoir difficilement convaincu l’un des ouvriers du chantier, je passe finalement ce fameux pont en deux fois. D’abord les bagages, et ensuite le vélo.

 

Et me voici reparti. J’arrive ensuite, après 115 Km, au pont Mackinac, autre pont encore beaucoup plus énorme que celui de ce matin, que je ne peux PAS franchir à vélo, rapport à l’autoroute qui passe dessus. Je fais donc du stop et me fais prendre en pick-up par Brian, un fort sympathique bonhomme qui me dépose quelques kilomètres après le pont, pas très loin de Petoskey.

 

Comme c’est déjà la nuit et que je ne trouve pas d’endroit satisfaisant où me tenter, je décide de m’offrir un camping, un vrai. Et c’est comme cela que j’atterris dans un camping KOA, pleinement équipé de tout ce qu’il faut pour les campeurs… Sauf pour les tarifs : 22 USD ($) pour une petite tente de rien du tout pour une nuit… Snif…

Quoiqu’il en soit, je repars le lendemain en direction de Traverse City. En sortant de Petoskey j’emprunte une jolie piste cyclable à couvert, dans des sous-bois qui atténuent les effets indésirables d’un vent qui est de nouveau contre. Je traverse ensuite Charlevoix en compagnie d’un sympathique cycliste local qui me guide dans la ville.

 

Je poursuis tranquillement cette journée qui se termine à l’entrée de Traverse City, à Acme plus précisémment, où j’arrive à camper pas trop loin de la route, derrières des arbustes, dans un champ.

Le lendemain une grosse journée de vélo m’attend. En effet, je souhaite arriver le plus près possible de Ludington afin de pouvoir prendre le ferry pour traverser le Lac Michigan demain matin, à 9 heures. Or, 170 Km me séparent de Ludington. Hé ben, ni une ni deux, ni trois ni quatre, j’enfourche mon vélo pour ce qui sera jusque là la plus longue éatpe de ce voyage, en grande partie contre le vent, en cherchant pas mal de raccourcis à travers bois, forêts et campagne. Je tombe même sur deux dame qui veulent m'emmener dans leur pick-up pour m'aider. Je refuse en les remerciant tout de même chaleureusement.

 

Au coucher du soleil je ne suis plus qu’à une dizaine de kilomètres de Ludington. Je peux donc trouver un endroit où passer la nuit. Pour ce soir, ce sera dans le jardin de Donna et Tom, un couple d’une cinquantaine d’années, artisans sculpteurs de leur état, et propriétaires de 5 chiens…

Après une nuit bien fraîche, on a frolé la première gelée, sous la tente… Je gagne le port et embarque sur le SS BADGER pour une traversée de 4 heures du Lac Michigan. Je ne vais pas vous raconter la traversée sur le ferry car cela reviendrait à vous raconter soit les épisodes 13, 14, 15 et 16 de la saison 7 de 24 Heures, soit la partie de Bingo à laquelle une bonne partie des passagers a participé.

 

En tout cas, vers 13 heures me voici à Manitowoc où je commence ma journée de vélo. De ce côté-ci du lac c’est un peu comme de l’autre côté : des fermes, des champs, des bois, des biches, toujours pas d’ours… Et moi qui continue vers le sud.

 

En fin de journée je passe la ville de Port Washington et decide de camper près d’une maison abandonnée, totalement en ruine, un peu en retrait de la route. Malheureusement, alors que je suis près à me coucher, la police intervient pour me déloger, il n’y a pas d’autres mots… Ceci dit, le policier est des plus courtois, voire même sympathique. Il m’explique que ça l’embête d’avoir à me virer mais qu’il n’a pas le choix et qu’il doit faire son boulot… Bref, il me conseille un haras à 500 mètres de là. Finalement, je me fais héberger chez un couple récemment installés dans une maison au milieu des champs.

 

Ils sont très gentils et me laissent leur canapé pour la nuit. Le mari, me montrant un revolver sur la table basse au pied du canapé, me dit de ne pas m’inquiéter de la présence de ce revolver, c’est juste pour les animaux qui rôdent la nuit près de la maison et qui peuvent faire des dégâts… Me voici rassuré…

 

En tout cas ils ont été vraiment charmant avec moi et m’ont bien dépanné ce soir là.

Et voilà, aujourd’hui j’ai un rendez-vous… Je vais voir Fonzie… Le fonz’ . Je ne sais pas si vous vous rappelez, mais la série Happy Days, bien que tournée en studio ailleurs, était supposée se dérouler à Milwaukee. La ville de Milwaukee, en 2006 je crois, a donc décidé d’ériger une statue à Fonzie. Eh pourquoi pas ? En tout cas, passant par Milwaukee, je ne peux pas ne pas aller voir cette fameuse statue. Aussitôt dit, 60 Km et $ heures plus tard fait ! Je suis dans le centre de Milwaukee, qui m’a l’air relativement petite pour une capitale d’état, et je retrouve le Fonz’ au bord de la rivière, en plein centre de la ville. Petite séance photo et me voici repartie pour mon deuxième objectif de la journée : dormir en Illinois. 

 

En effet, je ne suis plus qu’à environ 60 Km de la frontière avec l’Illinois et cela me mettrait à une distance humainement raisonnable de Chicago pour mon étape de demain. Je continue donc de filer vers le sud et sors finalement du Wisconsin pour entrer en Illinois à la tombée de la nuit. Je galère un peu pour trouver où camper et me fais finalement héberger par Jason and Chris, dans une grande maison, avec une salle de bain ;-)

 

C’est Jason qui passe le plus de temps à me questionner sur le voyage. Il est très impressionné et souhaite m’aider du mieux qu’il peut. Je lui confirme que m’héberger cette nuit est vraiment une excellente façon de m’aider.

Aujourd’hui, je vais voir Chicago. Le vent est toujours contre mais je suis tellement excité à l’idée de voir ENFIN une très grande ville américaine que mon rythme s’en ressent. Et même s’il me faut pédaler 80 Km en faisant quelques détours, traverser des zones pavillonaires, plus urbaines ou industrielles (pas beaucoup au nord de Chicago…), je suis dans le centre vers 15 heures.

 

Je prends quelques photos et décide, malgré les bagages, de tourner un peu dans les artères principales afin de voir les gratte-ciels d’en bas. Eh ben c’est vraiment impressionant. Et même si plusieurs personnes m’on affirmé que Chicago, bien que troisième plus grande ville des USA était petite comparée à New-York, je m’en contente pour l’instant.

 

Je me rends ensuite au Millenium park pour voir le fameux haricot. Il s’agit d’une sculpture en forme de gros haricot, toute chromée en surface et qui renvoit telle un mirroir déformant une image tordue de la ville qui se reflète dedans. Ça vaut certainement le coup d’œil et d’appareil photo…

Comme il est 5 heures (Paris s’endort - minuit en France), et que j’ai encore 45 kilomètres à parcourir pour arriver dans ma famille d’accueil de Chicago (chez Glenn et Carol, un oncle d’Erin, la femme de Fred, le frère de Cécile… Vous suivez… ?), je reprends le vélo direction la banlieue.

 

Si cette partie là de la journée restera dans les anales, ce n’est certainement pas pour de bonnes raisons… en effet, je me retrouve sur de grands axes routiers, en pleines heures de pointes, en compagnie de gens qui ont hâte de retrouver leur pantoufles, canapés 6 places et leur écran de télé, 6 places aussi…, mais qui sont au volant de grosses voitures qu’ils ne veulent surtout pas abîmer… En tout cas, pas contre une autre voiture… En gros, s’ils ont à choisir, il préfèreront l’esquinter sur un cycliste que sur une autre voiture…

 

Bref, je sers les fesses et emprunte trottoirs et autres rue pavillonaires parrallèles plus tranquilles lorsque je le peux. Je survie finalement à cette expérience… Euh… à cette épreuve, et arrive chez Glenn et Carol vers 19H30.

 

Glenn et Carol vivent à Oak forest, dans une rue pavillonaire tout ce qu’il y de plus américaine. Leur fils, Gary, 23 ans, prof de musique, vit également avec eux. Ils sont aux petits soins avec moi et c’est vraiment très agréable. Glenn me sort un peu et me montre le quartier.

 

Et voilà, après un arrêt de 2 jours pleins sur Chicago, qui m’on fait un bien fou, je repars demain matin en direction de Détroit avant d’entrer à Nouveau au Canada pour me rendre aux chutes du Niagara et ensuite bifurquer ver New-York où Cécile me rejoint pour 2 semaines.

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