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Les Etats-Unis (2)

Un Détroit... Soleil !!!

Deux jours après mon arrivée sur Chicago, après m'être bien reposé, mais alors bien de chez bien... tenez, le lendemain de mon arrivée à Oak Forest, je n'ai fait pour ainsi dire que lutter avec un ordi trop lent pour mettre en ordre mes photos et écrire le roman qui précède ce message... Le jour suivant, j'ai enfourché mon vélo pour un petit 20 km aller/retour pour aller chercher des pièces dans un magasin de vélo. Le sympathique vendeur à dû avoir pitié de moi car il m'a fait une sacré ristourne, sans même que je ne la lui demande...Enfin, le lendemain, je repars. Ces deux jours chez Glen et Carol m'ont fait un bien fou : je suis sec, propre et mes genoux semblent domptés... J'ai été très bien reçu et j'ai pu mettre un peu les pieds (les yeux et les oreilles aussi...) dans une famille américaine moyenne.

 

Je repars donc plus ou moins avec les vent qui devrait, selon les prévisions météo, me pousser de plus en plus au fur et à mesure de la journée. Glen m'a donné quelques conseils pour éviter les coins les plus craignos de la banlieue sud de Chicago et pour ne pas trop m'attarder dans ceux que je devrais quand même traverser. Je suis ses conseils et, le vent aidant, je sors assez rapidement des zones urbaines les plus moches. 

 

Je ne sais pas si vous connaissez la chanson de Sarcloret : Y a une centrale nucléaire dans mon jardin ? En tout cas j'ai vu à peu près ce que ça doit donner...

 

La journée se passe tranquillement et rapidement. Le vent me porte à des 22 à l'heure et comme je suis parti assez tôt, je me termine près du petit bled Galien, après 126 km, et après être sorti de l'Illinois, avoir traversé une protion au nord de l'Indiana et avoir enfin retrouvé le Michigan.

 

Un premier essai infructueux, et au deuxième un couple assez âgé me laisse camper sur sa pelouse. C'est cool !

Une bonne nuit de sommeil plus tard, et me revoici sur ma bicyclette, toujours avec le vent, plus ou moins, à filer vers l'est. On peut dire que les paysages sont particulièrement homogènes... Des champs, des fermes, et... des champs... Parfois des bois, mais, surtout des champs... Deux choses notables néanmoins au cours de cette journée. D'abord, je croise un Yellow Submarine, et ça, c'est pas tous les jours... 

 

Et ensuite, je me fais héberger à Leonidas dans un bar de bikers... Enfin, de motards... mais le terme 'bikers' me paraît plus approprié.

La femme du patron m'a à la bonne. C'est elle qui me propose le jardin du bar pour planter ma tente. Elle me donne ensuite tout plein de petites babioles en cadeaux... Des décapsuleurs Budweiser en veux-tu en voilà, etc.

 

Quoiqu'il en soit je fais une courte (j'ai sommeil, désolé) mais intéressante étude sociologique des 'bikers'... Avec, notamment, le poteau pour les danseuses près duquel il est indiqué : Poids limite : 10 tonnes (complété par un carton plus petit sur lequel on peut lire : par nichon...).  Déjà, ça me fait rire... Mais ensuite, en prenant une photo des patrons, j'aperçois une affiche avec Hitler sur laquelle il est écrit : When I come back, no more Mr. Nice Guy, ce que l'on pourrait traduire par : Quand je reviendrai, fini les gentillesses. D'abord dépité, je prends finalement le parti d'en rire et je dois même dire que je trouve cela très très drôle... Enfin, dans cette situation... Je veux dire, dans un bar de bikers...

Bref, Je ne m'attarde pas trop dans le bar et vais me coucher car j'ai pas mal de route demain.

Une grosse journée de vélo m'attend aujourd'hui. En effet, pour des raisons de sécurité, je ne souhaite pas spécialement m'attarder sur Détroit. Je voudrais juste passer par le centre ville, voir à quoi ressemble la ville de Robocop, et passer la frontière pour entrer de nouveau au Canada. Je souhaite donc être ce soir le plus près possible de la banlieue de Détroit, mais toujours à la campagne (afin de trouver plus facilement où me tenter) pour n'avoir pas trop de kilomètres à faire demain quand j'irai vers Détroit... Vous comprenez ?

Bref, pour atteindre mon objectif de la journée il me faut passer Jacksonville et dormir une trentaine de bornes plus loin, juste avant Ann Arbor. Mission accomplie après une morne journée de vélo sous un ciel un peu gris et contre un vent un peu chiant... quoiqu'il en soit, un couple de fermier de Lima (!) me laisse planter ma tente sur leur terrain, et c'est tant mieux parce qu'il fait déjà nuit, et quand c'est comme ça, c'est pas évident de convaincre quelqu'un de me laisser m'installer sur sa pelouse...

Enfin, aujourd'hui je vais voir Détroit !

Euh, j'ai quand même 80 bornes d'abord... Ceci dit, j'ai mis le réveil tôt afin de pouvoir être dans le centre de Détroit vers 13-14 H. J'ai bien fait car je suis un peu las, et mes jambes me poussent difficilement vers mon but. Le vent est latéral, mais quand même...

On m'avait prévenu que Chicago et Détroit étaient des villes dures... Pour Chicago, je n'ai pas eu vraiment l'occasion de bien m'en apercevoir, mais pour Détroit... Eh ben mes amis... À partir de 20 Km avant le centre et jusqu'à peut-être seulement 2 ou 3 Km avant d'arriver vraiment dans le centre centre, celui avec les buildings modernes, c'est moche... Des quartiers pauvres, totalement blacks, où la misère transpire à chaque coin de rue. Je n'ose imaginer le taux de chômage dans ces rues délabrées... Et plus on avance vers le centre et plus c'est en ruine. Le pire c'est l'une des toutes dernières rues avant le centre. La plupart des fenêtres sont murées, 2 ou 3 maisons sont carbonisées et les seuls endroits qui semblent recéler un brin d'activité humaine sont barricadés comme si les bolcheviks allaient finalement débarquer... Ou peut-être sont-ce des bandits qui ont peur de Robocop ? Bref, ça craint un peu. 

Sur ma selle, je ne me sens pas très très fier... Pas que d'habitude je le sois (fier), mais là, encore moins...

Malgré cette jungle urbaine aux mille dangers ;-) j'atteins enfin le centre de Détroit. Et là, c'est le drame.. Enfin, pas le drame, mais la déception. Comparé à Chicago ça fait un peu petit. En plus, il fait moche, tout gris, et y a quasiment personne dans les rues un lundi midi...

 

C'est un peu frigorifiant comme ambiance... Je me fais néanmoins un pote dans la rue, un gars qui m'indique le chemin en finissant tout de même par me demander si je n'ai pas d'herbe (avant de se raviser, réalisant qu'un gars sur un vélo, y a peu de chances...) et de courrir choper son bus...

 

S'il me restait une once de curiosité pour me pousser à essayer de séjourner un jour ou deux dans cette ville pour la visiter, elle s'est définitvement envolée avec ma première et dernière demi-heure dans ce centre mort...

Je m'en vais donc faire du vélostop (hitch-biking en anglais dans le texte !) à l'entrée du tunnel puisque le pont est interdit, tout comme le tunnel, aux vélo, mais l'entrée de ce dernier se trouve en centre ville alors que le pont est à plusieurs kilomètres et je ne veux pas remettre les pieds en proche banlieue Détroitesses...

 

C'est mon jour de chance on dirait... Déjà, les barbares qui vivent en marge de la société et du centre ville (enfin, pas très loin) ne m'ont pas égorgé pour s'amuser un peu et, accessoirement, me piquer mes quelques ronds, mais en plus, un gars de l'entretien du tunnel m'emmène dans sa camionette de l'autre côté.

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